Sibylle

Une sibylle est une prophétesse, une femme qui fait des prédictions.



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Définitions :

  • Femme qui prédisait l'avenir dans la Rome antique. De là vient le terme sibyllin, qui signifie :"dont le sens est caché".... (source : larcenciel-forum)

Une sibylle est une prophétesse, une femme qui fait des prédictions.

La sibylle dans l'Antiquité

Dans la mythologie grecque, la Sibylle est une prêtresse d'Apollon qui personnalise la divination[1] et prophétise. Elles le faisaient dans un langage énigmatique servant à nombreuses interprétations, ce qui les mettait à l'abri de toute contestation ultérieure.

Cette pratique, mais aussi l'ambiguïté de leur apparence, a donné le qualificatif de «sibyllin» qu'on attribue à des rédigés ou des paroles obscures, énigmatiques, mystérieux ou à double sens.

La sibylle figure l'être humain élevé à une dimension surnaturelle, lui servant à communiquer avec le divin et d'en livrer les messages, tels le possédé, le prophète, l'écho des oracles, l'instrument de la révélation. Les sibylles furent reconnues comme des émanations de la sagesse divine, aussi vieilles que le monde, et dépositaires de la révélation primitive : elles seraient à ce titre le symbole même de la révélation [réf.  souhaitée]. Aussi n'a-t-on pas manqué de rapprocher [réf.  souhaitée] le nombre des douze sibylles de celui des douze apôtres et de peindre ou de sculpter leurs effigies dans des églises.


Les Sibylle témoignent de l'importance des croyances dans les pouvoirs divinatoires de certaines personnes dans l'antiquité : prophètes, pythies, et oracles

Les origines du mythe mais aussi l'étymologie du terme sont incertains et disputés. On a pu les chercher dans le monde indo-européen, par ressemblance avec des termes sanskrit par exemple, autant que dans la Mésopotamie antique[2].

Les douze sibylles

Au premier siècle av. J. -C., on en dénombre douze, soit :

Le poète Ovide raconte dans ses Métamorphoses (XIV) qu'Apollon, épris par les charmes de la sibylle de Cumes, offrit de réaliser son vœux le plus cher en échange de ses faveurs. Feignant d'accepter sa proposition, elle lui demanda tout autant d'années de vie que sa main contenait de grains de sable, omettant malheureusement de formuler celui ci de façon à conserver la fraicheur de ses vingts ans. Revenant sur la promesse faite à Apollon, sa main ayant contenue un millier de grain, son vœux en étant exaucé fut aussi sa malédiction, vieillissant progressivement au fur et à mesure de son interminable existence, jusqu'à demeurée toute recroquevillée dans une bouteille suspendue au plafond de sa cave. Répondant simplement aux enfants lui demandant ce qu'elle désirait : «je veux mourir».

Virgile décrit la descente d'Énée aux Enfers accompagné de la sibylle de Cumes; elle lui avait montré où cueillir le rameau d'or, dans les bois sur les bords du lac d'Averne, rameau qui devait lui permettre de pénétrer dans le royaume d'Hadès.

Divination chez les Romains

Les Romains conservaient pieusement dans le temple de Jupiter Capitolin les «Livres Sibyllins», qui auraient été vendus par une vieille femme (peut-être la Sibylle de Cumes) à Tarquin le Superbe, au VIe siècle av. J. -C. . Celle-ci se rendit auprès du roi avec neuf livres oraculaires, et lui en demanda une énorme somme. Il se moqua d'elle et la renvoya; elle brûla trois des ouvrages, et lui offrit les six restants pour la même somme. Tarquin refusant toujours de payer, elle en brûla trois autres, et lui offrit les trois derniers, toujours au même prix. Cette fois-ci Tarquin consulta un conseil de prêtres, les Augures, qui déplorèrent la perte des six livres et lui conseillèrent d'acheter ceux qui restaient[4].

Ces livres, confiés à la garde de deux prêtres spécifiques nommés duumvirs, étaient consultés dans les grandes calamités, mais il fallait un décret du sénat romain pour y avoir recours; et il était défendu aux duumvirs de les laisser voir à personne sous peine de mort.

Ils ne contenaient pas de prophéties, mais des remèdes expiatoires à appliquer quand surviennent des «prodiges», événements exceptionnels spécifiquement redoutés par les Romains. En réalité le texte des Livres sibyllins était d'une obscurité telle que des siècles plus tard, Cicéron, peu enclin à la crédulité, dira qu'on pouvait en tirer ce qu'on voulait au gré des circonstances.

Après l'incendie du Capitole (-81), plusieurs missions furent envoyées dans les pays supposés héberger des sibylles, pour reconstituer les ouvrages perdus. Contrôlés et expurgés par Auguste et Tibère, ils furent finalement détruits par des fanatiques chrétiens quelques siècles plus tard, en l'an 406, sous l'empereur Honorius (395-423), à cause de la prédiction imputant à ces derniers la destruction de l'humanité.

Les sibylles, «prophètes» du Christ ?

Parallèlement, circulent en Méditerranée, dès le IIIe siècle av. J. -C. , une série de livres connus sous le nom d'Oracles Sibyllins, dont certains sont parvenus jusqu'à nous via des copies datant des XIVe et XVIe siècles. Ces livres, au nombre de douze, comprennent des oracles antiques, des oracles juifs et des rédigés chrétiens [réf.  souhaitée].

Les Pères de l'Église n'ignoreront pas ces textes obscurs. À leur suite et pendant longtemps, les auteurs chrétiens chercheront, avec plus ou moins de bonheur, à voir dans les vaticinations des Sibylles des marques sans équivoque de l'attente du Messie Sauveur par le monde païen [réf.  souhaitée].

Ainsi c'est dans le 8e livre des Oracles Sybillins qu'on trouve des vers, attribués à la Sibylle d'Érythrée, annonçant le second avènement du Christ le jour du Jugement Dernier. Cependant, Virgile, qui vécut au Ier siècle av. J. -C. se fit aussi l'écho de cette prophétie dans ces vers célèbres de ses «Bucoliques» : «Voici venir les derniers temps prédits par la sibylle de Cumes, et de nouveau l'ordre qui fut au commencement des siècles. Voici revenir la Vierge et voici l'âge d'or. Voici que va descendre du haut des cieux une race nouvelle. Diane pure et lumineuse, protège cet enfant qui va naître et fermant l'âge de fer ressuscitera sur toute la terre la génération du siècle d'or [réf.  souhaitée]»

Les premiers chrétiens vont progressivement s'emparer de la sibylle et intégrer cette prophétie dans leur littérature religieuse. Eusèbe de Césarée (vers 340) recueille les vers de la Sibylle Érythrée, suivi de Saint Augustin un siècle plus tard, dans «La Cité de Dieu». Il en offre alors une version spécifique, traduite particulièrement approximativement du grec, comprenant 27 vers, soit 3x3x3, symbole de la Trinité. Elle débute ainsi : Iudicii signum : tellus sudore madescet (le signe du jugement : la terre s'inondera de sueur…). Cette version augustinienne présente un acrostiche (ensemble de vers dont les lettres initiales, lues dans le sens vertical, forment un nom ou une phrase)  : Jesus Christus dei filius servator crux. Elle est surtout citée dans un sermon du Moyen Âge visant à convaincre les incroyants, lu à la veille de Noël. On y invoque tour à tour des personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament, puis des figures païennes : Virgile, Nabuchodonosor, et la Sibylle Érythrée.

De même, un manuscrit [réf.  souhaitée] du XIIe siècle rapporte que l'empereur Auguste (63 av. J. -C. à 14 ap. J. -C. ) ayant interrogé la Sibylle de Tibur pour savoir s'il y aurait un homme plus grand que lui, une vierge lui apparut alors dans une grande splendeur sur l'autel du temple de Junon, tenant en ses bras un enfant, et une voix venant du ciel lui disant : «Voici la vierge qui va concevoir le sauveur du monde», puis, «celle-ci est la chère fille de Dieu».

Des versions musicales du Iudicii signum ont été retrouvées dans des manuscrits [réf.  souhaitée] des monastères Saint-Martial de Limoges (IXe et Xe siècle) et Saint-Oyan (XIIIe siècle). Ceci explique la mention dans le «Dies iræ» de la sibylle et qu'elle figure à Saint-Pierre de Rome sur la fresque de Michel-Ange.

Après le Concile de Trente (1568), un nouveau bréviaire [réf.  souhaitée] met fin à ces représentations de la Sibylle. Certaines régions [réf.  souhaitée] ont conservé une tradition de voir une sibylle costumée chantant la nuit deNoël jusqu'au XVIIIe siècle, ou alors, à Majorque, jusqu'à nos jours.

Apparition des sibylles dans l'iconographie chrétienne

Les Sibylles, apparaissent dans l'art de l'Occident chrétien vers le XIIe siècle [réf.  souhaitée], pour fleurir à partir du XVe siècle lorsque on redécouvre l'Antiquité, comme en témoigne un ouvrage attribué à Jean de Paris qui fut copié entre 1474 et 1477 intitulé La Foi chrétienne prouvée par l'autorité des païens, où il est dit : «des vierges pleines de l'esprit de Dieu, qu'on appelait Sibylles, ont annoncé le Sauveur à la Grèce, à l'Italie, à l'Asie mineure : Virgile, instruit par leurs livres, a chanté l'enfant mystérieux qui allait changer la face du monde.»

La pensée chrétienne qui avait recueilli les prophéties du peuple d'Israël conservées dans l'Ancien Testament l'étendait ainsi, mais dans une moindre mesure, aux peuples païens par l'entremise des Sibylles. L'iconographie [réf.  souhaitée] proposera en face des douze prophètes, les douze Sibylles, y associant quelquefois les douze apôtres, dans un souci d'harmonie où le visuel vient relayer le sens d'une symbolique religieuse profonde.

Pour les artistes du Moyen Âge, la Sibylle devint le profond symbole de l'attente des Gentils [réf.  souhaitée] ; une place lui fut réservée au portail des cathédrales, et la mystérieuse inspirée hanta longtemps toujours l'imagination des poètes [réf.  souhaitée].

La diffusion dans l'Europe de la troupe des Douze Sibylles se fait au XVe siècle, à partir de l'ouvrage du dominicain italien Filippo Barbieri publié en 1481. En France, les sibylles profiteront de l'intérêt des grands imprimeurs parisiens qui ornent les livres d'Heures d'images partout [réf.  souhaitée].

Depuis lors, peintures, sculptures polychromes, tapisseries, émaux peints, témoignent de l'influence du personnage de la Sibylle sur l'art religieux occidental. Les Sibylles d'Érythrée, de Tibur et de Cumes sont les plus souvent représentées. Quelques exemples :

Fresques

La Sibylle de Cumes, peinture florentine de Andrea del Castagno

Tableaux

Sculptures

Sur le pavement intérieur du Duomo de Sienne, en 56 panneaux de marqueterie de pierre et en niellage, par 40 artistes entre les XIVe et XVIe siècles.

Vitraux

La cathédrale d'Auch offre un ensemble surprenant de vitraux du XVIe siècle associant les douze prophètes aux douze sibylles. On retrouve ces memes personnages dans les stalles sculptées du chœur.

Tapisserie

Émaux peints

Statuettes polychromes

Musique

«Dies iræ, dies illa
Solvet sœclum in favilla
Teste David cum Sibylla. »
«Jour de colère, ce jour-là
dissoudra le monde en poussière
témoins David et la Sibylle.»

Photographie

Littérature

Notes

  1. J. Schmidt, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Larousse, Paris, 2000, p. 181
  2. V. Nikiprowetzky, «La sibylle juive depuis Charles Alexandre», ANRW, 2, 20, 1, Berlin, 1987, p. 464-467
  3. Citation reprise par Plutarque dans son De Pythiæ Oraculis
  4. Ce récit nous est connu par Aulu-Gelle, «Les Nuits attiques», Livre I, ch. XIX.

Bibliographie
  • Jürgen Beyer, 'Sibyllen', Enzyklopädie des Märchens. Handwörterbuch zur historischen und vergleichenden Erzählforschung, tome 12, Berlin & New York : Walter de Gruyter 2007, col. 625-630
  • Françoise Lecocq, "La Sibylle Europa, ou la Renaissance d'un symbolisme chrétien médiéval", Actes du colloque internat. D'Europe à l'Europe, III. La dimension politique et religieuse du mythe d'Europe de l‘Antiquité à nos jours (Paris, ENS-Ulm, 29-30.11.2001), éd. O. Wattel - De Croizant, coll. Cæsarodunum, n° hors-série, 2002, p. 155-187.
  • Monique Bouquet et Françoise Morzadec (éds. ), La Sibylle. Parole et représentation, Rennes : Presses Universitaires de Rennes (PUR), 2004, 301 p., 19 figs. (Collection «Interférences»).
  • Jackie Pigeaud, Les Sibylles. Actes des VIIIes Entretiens de La Garenne Lemot, 18 au 20 octobre 2001, Nantes 2005, 231 p., 5 pls. en couleur.
  • Jean-Michel RŒSSLI, "Vies et métamorphoses de la Sibylle", Revue de l'histoire des religions, 2/2007 : Divination et révélation dans les mondes grec et romain, p. 253-271. En ligne, URL : http ://rhr. revues. org/document5265. html.

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 18/03/2009.
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