Catoptromancie

La Catoptromancie, mot constitué du grec Κάτοπτρο miroir et μαντεία mancie ou divination, est la divination selon les figures apparaissant dans un miroir.



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  • Le tout est en perpétuel mouvement devant nos yeux mais seuls ceux qui savent... Ce mot légèrement "barbare" vient du grec "Katapron" qui veut dire " miroir ". C'est à dire la catoptromancie est un art divinatoire qui se pratique à l'aide... (source : sorcellerie)
  • On apprend aussi que Démosthène possédait chez lui un grand miroir devant lequel il prononçait ce qu'il avait composé (Plut. Dem. 11, 1, 9).... (source : persee)

La Catoptromancie, mot constitué du grec Κάτοπτρο [katoptron] miroir et μαντεία [manteia] mancie ou divination, est la divination selon les figures apparaissant dans un miroir. [1] Elle est aussi nommée cataptromancie ou captromancie.

Historique

Cette méthode de divination a été souvent employée sous diverses formes depuis la plus haute antiquité sur des miroirs en métal poli : cuivre, bronze, fer, argent ou or. On en retrouve des traces en Chaldée et en Mésopotamie. Bien bien entendu la surface de l'eau ou de toute autre surface réfléchissante faisait aussi l'affaire. [2]

«Les Sagas de la Thessalie traçaient sur des miroirs leurs formules sibyllines avec du sang : aussitôt la lune – autre miroir – réfléchissait ces caractères sanglants, puis la réponse s'imprimait d'elle-même sur son croissant argenté. C'est ainsi qu'était rendu l'oracle». [3]

Dans sa Description de la Grèce (vers 174) Pausanias le Périégète rédigé :

«Devant ce temple il y a une fontaine qui du côté du temple même est fermée par un mur de pierres sèches ; en dehors on a pratiqué un chemin qui y descend. On prétend que cette fontaine rend des oracles qui ne trompent jamais ; elle est consultée non sur toutes sortes d'affaires, mais uniquement sur l'état des malades. On attache un miroir au bout d'une ficelle, et on le tient suspendu au-dessus de la fontaine, en sorte qu'il n'y ait que l'extrémité qui touche à l'eau. Par la suite on fait des prières à la Déesse, on brûle des parfums en son honneur, et aussitôt en regardant dans le miroir on voit si le malade reviendra en santé ou s'il mourra ; cette espèce de divination ne couvre pas plus loin. »[4].

L'empereur romain Didius Julianus (193) avait des pratiques identiques comme le relate Spartianus :

«Julianus eut même recours à ce genre de divination qui se fait avec un miroir, dans lequel, dit-on, des enfants voient l'avenir, après que leurs yeux et leur tête ont été soumis à certains enchantements. On prétend que, dans cette circonstance, l'enfant vit dans le miroir l'arrivée de Sévère et le départ de Julianus. »[5]

La Renaissance a eu aussi son lot de divinations par les miroirs, le médecin Jean Fernel 1497-1558 relate :

«Avoir vu dans un miroir diverses figures qui exécutaient des mouvements qu'il leur commandait et les gestes de ces figures étaient si expressifs, que chacun des assistants, qui voyaient comme lui dans le miroir, pouvait fort bien comprendre leur mimique. »[6]

Un soir de 1559, Cosme Ruggieri[7], le mage de Catherine de Médicis, l'utilisa au Château de Chaumont-sur-Loire pour prédire à la Reine-Mère la durée du règne de ses fils, ceux-ci devant faire tout autant de tours sur eux-mêmes que d'années. François II fit un tour, Charles IX quatorze, Henri III quinze et le prince de Navarre (le futur Henri IV) vingt et un. [8]

En novembre 1582 John Dee, le mage d'Élisabeth Ire d'Angleterre, vit apparaître un soir à sa fenêtre l'Ange Uriel. Ce dernier lui remit une pierre noire polie qui, quand on la fixait avec insistance, faisait apparaître des êtres capables de prédire l'avenir. Cet étrange miroir obscur se trouve aujourd'hui exposé au British Muséum. [9]

Plus proche de nous J. T Reinaud (1795-1867), orientaliste commentant au début du XIXème siècle le musée du duc de Blacas, rédigé :

«Les Orientaux ont aussi des miroirs magiques dans lesquels ils s'imaginent pouvoir faire apparaître les anges, les archanges; en parfumant le miroir, en jeûnant pendant sept jours et en gardant la plus sévère retraite, on devient en état de voir, soit de ses propres yeux, soit par ceux d'une vierge ou d'un enfant, les anges qu'on désire évoquer; il n'y aura qu'à réciter les prières sacramentelles ; l'esprit de lumière se montrera à vous et vous pourrez lui adresser vos vœux». [10]

Actuellement la catoptromancie est toujours fréquemment employée en Afrique subsaharienne.

Interprétations

On peut donner deux sortes d'interprétations aux visions obtenues dans des miroirs. Dans un premier temps que ces visions sont de nature onirique, hypnotique ou hallucinatoire, génèrées par l'ambiance et les rituels comportant souvent une semi obscurité, une longue période de concentration quelquefois précédée de jeunes et l'emploi de fumigation pouvant être hallucinogène (voir ci-dessus). Comme l'écrit le psychologue Pierre Janet :

«Les personnes qui ont vu dans ces miroirs diront sans doute «Je ne savais rien de tout cela». Eh bien je suis obligé de vous dire que votre déclaration est incorrecte. Vous saviez particulièrement bien ce que vous voyez apparaître. Ce sont des souvenirs acquis, à des dates fixes, des connaissances enregistrées, des rêveries et des raisonnements déjà faits. » [11]

A ceci, valable de tous temps, s'ajoute à partir de la renaissance, l'emploi de techniques permettant d'obtenir toutes sortes d'illusions avec miroirs semi-transparents ou judicieusement disposés, procédés beaucoup décrits en son temps par Jean-Baptiste Porta tel ce dernier : «Comment de plusieurs miroirs pleins on pourra faire un miroir auquel, en même temps, apparaîtrons plusieurs effigies»[12], techniques toujours utilisées aujourd'hui par les illusionnistes.

Légendes et traditions

La catoptromancie est la technique utilisée par la méchante belle-mère de Blanche-Neige dans le célèbre conte de Jacob et Wilhelm Grimm : «Petit miroir, petit miroir qui est au mur, quelle est la plus belle de tout le pays ?». Dans le conte de Lewis Carol, Alice au Pays des Merveilles passe dans l'univers fantastique localisé de l'autre côté du miroir.

Une tradition veut qu'en effectuant un certain rituel devant un miroir la nuit de l'Épiphanie on peut se voir tel qu'on sera à l'heure de sa mort.

Il existe aussi la légende urbaine de Bloody-Mary (Marie sanglante) qui connait de nombreuses variantes. Si on se place devant un miroir dans une pièce obscure (une salle de bain par exemple), seulement éclairée par une bougie, et qu'on prononce treize fois de suite le nom "Bloody Mary" il apparaît le visage sanglant d'une femme qui vous agresse...

Notes et références

  1. Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales Paris 1864-1888
  2. Paul Sedir 1871-1925 Les Miroirs Magiques Chaconne 1895
  3. Stanislas de Guaïta Le Temple de Satan p 367
  4. Livre VII – Voyage de l'Achaïe - La région de Patras – Paragraphe 12
  5. Ælius Spartianus – Vie de Didius Julianus adressée à Dioclétien Auguste - Paragraphe VII
  6. Jean Fernel De Abditis rerum causis, Paris Andrea Wechelum 1560 I, XI
  7. Brantôme attribue cette prédiction à Nostradamus- Vie des hommes illustres - Tome 3 - p. 234
  8. Catherine de Médicis et ses magiciens in le Mercure de France 1911
  9. Le miroir de Dee est en fait un objet de culte aztèque rapporté en Europe par Cortés entre 1527 et 1530
  10. Reinaud, Joseph Toussaint -Description des monuments musulmans du cabinet du duc de Blacas, Paris 1828. pp 401 et 402
  11. Pierre Janet - Sur la divination par les miroirs - Paris 1897
  12. La magie naturelle de Jean-Baptiste Porta, napolitain, nouvellement traduit du latin en françois. Rouen chez Thomas Daré 1612 - Livre IV chapitre 4ème

Voir aussi

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