Almanach royal

L'Almanach royal est un annuaire administratif français fondé en 1683 par le libraire Laurent d'Houry, et qui paru sous ce titre jusqu'en 1792, et sous d'autres titres jusqu'en 1919.



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  • GeneaNet : Recherches : Accès à l'information : Almanach royal Edité par Laurent d'Houry, puis par la Veuve... Lundi 2 mars 2009 | Fête de Saint Charles le ... (source : geneanet)
  • ALMANACH Royal, année 1783, présenté à Sa Majesté pour la première fois en 1699, par L. d'Houry. Paris, d'Houry, s. d., in-8, 683 pp., maroquin rouge, ... (source : ilab)
Frontispice de l'Almanach royal, 1735

L'Almanach royal est un annuaire administratif français fondé en 1683 par le libraire Laurent d'Houry, et qui paru sous ce titre jusqu'en 1792, et sous d'autres titres jusqu'en 1919.

Contenu

Il comprend, hormis quelques indications sur la position des astres et des fêtes mobiles, le calendrier de l'année, les membres de la famille royale, les princes de sang, les grands officiers de la Couronne, le haut clergé, les abbés des grandes abbaye (avec le revenu de chaque abbaye), les maréchaux de France, les colonels et officiers généraux, les ambassadeurs, les consuls de France, les présidents des principales juridictions, les conseillers d'État, les banquiers, etc.

Être référencé dans l'Almanach était particulièrement important, mais les abus étaient punis. Ainsi le poitevin Pierre Joly fût interné à la Bastille pour avoir usurpé la profession de banquier en se faisant inscrire comme tel dans l'Almanach Royal.

Chronologie de ses éditeurs et éditions

Généalogie de la famille de libraires-imprimeurs d'Houry

Pendant les 237 années de publication continue de l'almanach, de nombreux éditeurs se sont succédé, tous issus de la famille du fondateur pendant près d'un siècle et demi :

Les différents noms de l'almanach

L'Almanach change de titre avec les institutions et s'intitule consécutivement :

Les débuts mouvementés de l'Almanach

Simultanément à la première édition de l'Almanach Royal en 1700, Jacques Colombat imprime son premier Calendrier de la Cour tiré des Éphémérides, contenant le lieu, le lever et le coucher du Soleil et de la Lune pour l'année mil sept cent, avec l'apparition des Rois, Reines, Princes et Princesses etc. Les deux ouvrages cohabitent pacifiquement pendant dix ans et rapportent énormément d'argent à leurs auteurs, mais à partir de 1710, Laurent d'Houry intègre de plus en plus de rubriques identiques à l'ouvrage de Colombat.

L'abcès éclate en 1717 lorsque Houry publie son Almanach Abrégé dans un format identique en forme et en contenu au Calendrier de la Cour. Simultanément, d'Houry intente un procès contre son concurrent. Un jugement de Salomon est rendu : s'il est désormais interdit à d'Houry de poursuivre la publication de l'abrégé et de contrefaire le Calendrier de la Cour, Colombat se voit dans l'obligation de figer le format de son calendrier et interdit d'en augmenter le contenu. Cela stoppe toute évolution du Calendrier de la Cour et laisse le chemin libre à l'Almanach.

L'édition d'un tel ouvrage peut quelquefois être risquée. En février 1716, Laurent d'Houry est emprisonné à La Bastille «Pour avoir manqué de respect, dans son almanach, au roi Georges, en ne le nommant pas comme roi d'Angleterre, ou plutôt de la Grande-Bretagne.»

Au décès de Laurent d'Houry en 1725, la famille d'Houry est sans ressources. Les recettes des ventes de l'Almanach ne sont pas suffisantes pour couvrir les dépenses de l'imprimerie et de la librairie.

Dans ces conditions, la veuve, Élisabeth Dubois reprend l'affaire. Leur fils Charles-Maurice, qui avait jusqu'alors été correcteur des épreuves de l'Almanach essaye d'évincer sa mère et intente même un procès contre elle . Il prépare une édition de l'Almanach de 1726 mais un jugement lui interdit de la publier. Ce jugement du 11 décembre 1726 lui interdit même de troubler les affaires de sa mère et de participer de près ou de loin à l'élaboration de l'Almanach.

En 1728, la veuve d'Houry associe son petit fils, André-François Lebreton, agé de 18 ans, orphelin et jusqu'alors sous la tutelle de Charles Maurice d'Houry. André François avait hérité, selon la volonté testamentaire de Laurent d'Houry, de la moitié des droits de l'Almanach, et sa veuve du reste. L'Almanach prend un nouveau souffle et s'enrichi rapidement de nouvelles rubriques.

En 1731, la veuve d'Houry tente un nouveau procès contre le Calendrier de la Cour que Colombat avait augmenté contre la décision de 1717. Déboutée, elle redébute alors la publication de l'Abrégé. Colombat porte plainte à son tour et elle accepte d'abandonner la publication de l'Abrégé si Colombat revient au format de 1718. Les querelles se sont éteintes avec le décès des parties.

Le privilège de l'Almanach étant sur le point d'expirer, Charles Maurice d'Houry tente une dernière fois de s'en emparer, mais une lettre royale du 27 mars 1744 confirme définitivement André François Lebreton comme seul ayant droit.

En 1773, Lebreton déplace son imprimerie dans une aile de l'ancien hôtel d'Alègre, au 13 de la rue de Hautefeuille. [1] Il décéde le 4 octobre 1779. [2] Laurent-Charles d'Houry, fils de Charles-Maurice d'Houry, reprend l'affaire.

Comment la famille d'Houry perd l'Almanach

Le privilège accordé à la famille d'Houry pour l'Almanach a été menacé en 1789 quand Camille Desmoulins dans son discours de la Lanterne aux parisiens déclare qu'il cessera au profit de Baudouin, un autre éditeur parisien. Cette menace n'a pas été portée à exécution puisque l'Almanach est resté chez les Houry. Baudouin obtiendra lorsque même les impressions de l'Assemblée nationale et d'autres organes d'état.

A la suite du décès de Jeanne Néra, veuve de Laurent-Charles d'Houry, l'Almanach est repris par François-Jean-Noël Debure, époux d'Anne Charlotte d'Houry leur fille. François-Jean-Noël Debure est issu d'une grande et riche famille de libraires parisiens, alliée surtout avec la famille Didot.

Ce dernier reprend un temps l'imprimerie de la famille d'Houry, mais ses autres affaires sont en difficulté et il est obligé de se mettre en faillite. Pour conserver les biens hérités de sa famille, Anne-Charlotte d'Houry engage une procédure de séparation. En novembre 1791, la faillite est prononcée et elle s'oppose aux créanciers pour conserver son héritage, mais cette opposition reste vaine et un jugement autorise les créanciers de saisir son mobilier, mais cela ne semble pas avoir été indispensable car un jugement ultérieur l'autorise à récupérer les biens que les créanciers n'ont pas saisis à son mari.

François-Jean-Noël Debure décède en 1802 dans le Loiret. Il est cependant porté décédé dès 1795 par diverses sources. Peut-être était-il tout simplement parti sans laisser d'adresse. [3].

Laurent-Étienne Testu travaillait comme commis dans la maison de la famille Debure depuis 1788, et avait progressivement gagné la confiance du ménage. Au décès de M. Debure, Anne-Charlotte se trouve seule avec ses deux fils (un troisième est décédé en 1795), et Testu met en avant ses quelques connaissances en imprimerie pour la convaincre de lui céder la gestion de l'imprimerie. Elle accepte et lui offre en prime les droits de l'Almanach en échange d'une rente perpétuelle de 800 francs. Malgré leur grande différence d'âge, il a 20 ans de moins qu'elle, il parvient à l'épouser. Peu de temps après le mariage, elle lui abandonne totalement les revenus de l'Almanach, soit à peu près 25 à 30 000 francs par an auxquels s'ajoutent 10 à 15 000 francs de revenus issus de l'imprimerie.

Cet afflux d'argent semble tourner la tête à Testu, qui s'adonne aux jeux et prend goût à la vie facile. Il néglige la direction de son établissement. Sans cesse à cours d'argent, il contracte de nombreux emprunts et ruine progressivement son entreprise. Il fini par quitter le domicile conjugal en septembre 1801 et les seuls liens qu'il entretiendra avec son épouse seront ceux des multiples procès qu'ils s'intenteront.

En 1810, Testu revend discrètement les droits de l'Almanach au couple Guyot-Chauveau. Vécue comme une usurpation, Anne Charlotte d'Houry s'oppose à cette vente mais perd le procès en 1812. Elle obtient en contrepartie une rente de 1200 francs que Testu ne paye pas. En effet, un jugement de 1820 le déclare débiteur de plus de 90 000 francs…

En 1814, à cause de l'importance des sommes investies par les Guyot dans l'affaire, une ordonnance les confirme propriétaires de l'Almanach. Une copie de cette ordonnance se trouve d'ailleurs imprimée à la fin des ouvrages qui suivent. Testu n'est plus qu'un simple associé auquel ils versent tout de même une rente viagère de 2400 francs.

Le privilège de la famille d'Houry sur l'Almanach créé en 1683 a par conséquent cessé définitivement en 1814 quand par ordonnance, l'entreprise est transférée à l'association Guyot-Testu.

Les Guyot écartent Testu[4] des affaires en 1820 et cessent même de lui payer sa rente viagère. Ce dernier, de nouveau à cours d'argent se retourne contre son épouse et exige qu'elle rejoigne le domicile conjugal et qu'elle assume l'intégralité des dépenses du ménage, ou à défaut, qu'elle lui paye une rente de 6000 francs. Les juges déboutent Testu pour le domicile conjugal, attendu qu'il l'avait lui-même déserté 35 ans plus tôt et qu'il n'a aucun logement décent à proposer à son épouse même si elle vit déjà dans une très belle demeure[5], mais obligent lorsque même son épouse toujours particulièrement riche à lui verser une rente de 1800 francs à cause de la solidarité entre époux[6].

Anne Charlotte d'Houry décède le 22 juillet 1828 à l'âge de 83 ans à peu près.

Exemplaires

Tableau synoptique des Almanachs disponibles en ligne

On trouve régulièrement des Almanachs dans les ventes aux enchères et chez les libraires de livres anciens. Compte tenu de leur importance documentaire et du fait qu'il en existe de particulièrement beaux exemplaires, ces ouvrages sont spécifiquement recherchés des historiens, des amateurs et des bibliophiles.

Les volumes de la première série du XVIIe siècle dépassent fréquemment plusieurs milliers d'euros, les autres se négocient le plus souvent entre quelques dizaines et cinq cents euros, quelquefois plus, selon leur rareté et leur état. Légèrement plus de la moitié est cependant accessible en libre téléchargement sur Gallica ou Google Books (cf. tableau à droite).

D'autre part, «l'Almanach royal a fréquemment été l'objet de reliures de luxe, à plaques, à dentelle, mosaïquées, aux armes…» [7]. En effet, les personnages importants qui figuraient dans cet annuaire, les hauts magistrats et les financiers surtout, prirent rapidement l'habitude d'en conserver dans leur bibliothèque de particulièrement beaux exemplaires. Le plus fréquemment, ils les faisaient relier avec leurs armes sur les plats.

Notes & références

  1. Cette demeure a été rasée en 1856 pour laisser place au boulevard Saint-Germain. Charles Baudelaire y est né le 9 avril 1821, et Victor Alexis Désiré Dalloz, avocat à la cour de Cassation et auteur du Répertoire général de jurisprudence y habitait en 1824.
  2. Sa veuve, née Marguerite Vaux, continue de tenir la librairie jusqu'à son décès le 25 octobre 1785.
  3. La chronologie du mariage entre Anne Charlotte d'Houry et Testu, et du décès de Debure est curieuse, en effet Debure est décédé le 6 novembre 1802 à Château-Renard (Loiret), mais le mariage de sa «veuve» a eu lieu le 20 juillet 1795 (contrat à Paris). La généalogie Debure semble cependant indiquer que le couple Debure a divorcé en 1792.
  4. Testu s'associe en 1862 avec Ernest Massin pour créer une nouvelle imprimerie spécialisée dans la chromolithographie.
  5. Elle possède les 13 et 15 rue Hautefeuille. Ses fils continueront à posséder la demeure et l'imprimerie. En 1849, son petit-fils, Charles Philippe Albert Debure, les vend à la Hachette & Cie. Actuellement, seul le 15 subsiste quoique rebâti sur le modèle haussmannien, et est occupé par l'enseigne Fnac et des bureaux.
  6. Quoique son contrat de mariage stipulait la séparation des biens. C'est la même raison qui avait génèré en 1791 la vente du mobilier familial aux créanciers de son premier époux...
  7. Galantaris. Manuel du bibliophile, Paris, Éd. des cendres, 1997; tome II, p. 22, notice «Almanach».

Sources

Voir aussi


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