Tycho Brahe

Tycho Brahe, dit Le noble Danois ou L'homme au nez d'or, est un astronome danois venant de Skaneland région historique du Danemark qui fait désormais partie de la Suède.



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Personnalité danoise du XVIe siècle - Astronome du XVIe siècle - Astronome danois - Astronomie fondamentale - Astrologue - Astrologie - Art divinatoire - Naissance en 1546 - Naissance au Danemark - Décès en 1601

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Définitions :

  • Danemark, astronome (1546-1601), auteur de particulièrement nombreuses et précises observations astronomiques, sans lunette ni télescope!.. (source : astrolimoges.free)
Tycho Brahe
Portrait de Tycho Brahe
Portrait de Tycho Brahe
Naissance : 14 décembre 1546
Knutstorp (Danemark)
Décès : 24 octobre 1601
Prague (Bohême)
Champs : Astronomie
Célèbre pour : Catalogue d'étoiles
Dispositif géo-héliocentrique

Tycho Brahe (Tyge Ottesen Brahe) , dit Le noble Danois ou L'homme au nez d'or (14 décembre 154624 octobre 1601), est un astronome danois venant de Skaneland région historique du Danemark qui fait désormais partie de la Suède. Il est réputé pour avoir établi un catalogue d'étoiles précis pour son époque, mais aussi pour avoir produit un modèle d'univers cherchant à combiner le dispositif géocentrique de Ptolémée et héliocentrique de Nicolas Copernic.

Tycho Brahe a pu mener ses travaux en astronomie grâce à l'octroi d'un domaine sur l'île de Ven où il fit construire un observatoire astronomique qu'il nomma Uraniborg et une pension annuelle accordés par le roi Frédéric II de Danemark.

De 1600 jusqu'à sa mort survenue en 1601, il fut assisté par Johannes Kepler, qui allait plus tard utiliser ses données astronomiques pour développer ses propres théories sur l'astronomie et formuler les trois lois du mouvement des planètes dites lois de Kepler.

L'enfance

Tycho Brahe est né à Knudstrup, en Scanie (Scania ou Skåne), une province alors danoise actuellement suédoise. Il était l'aîné des garçons d'Otto Brahe et Beatte Bille, tous deux issus de la haute noblesse danoise. La famille était d'origine suédoise, mais son grand-père mais aussi son père appartenait à une branche familiale qui s'était fixée au Danemark[1]. Son frère jumeau est mort avant d'être baptisé. Tycho Brahe avait aussi deux sœurs, dont l'aînée s'appelait Kristine Brahe et la plus jeune Sophia Brahe qui deviendra plus tard astronome et chimiste. Son père, Otto Brahe, était un noble et une figure importante de la cour du roi du Danemark. Sa mère était issue d'une importante famille dont la particularité était d'avoir donné des hommes politiques et d'église.

Les dispositions intellectuelles que manifesta Tycho Brahe dès son enfance frappèrent un de ses oncles maternels, Steno Bille, qui se chargea de son éducation. Il lui donna asile dans son domaine de Herritzwart près de Knutsturp où il pu se consacrer à des observations astronomiques ainsi qu'à l'étude de l'alchimie que son oncle affectionnait spécifiquement[2]. Il grandit ensuite avec son oncle Jorgen Brahe qui en fit son héritier

Une vocation

Le 19 avril 1559, Tycho Brahe fut envoyé à l'université de Copenhague. Là, suivant les souhaits de son oncle, il étudia le droit mais également la philosophie et la rhétorique. À Leipzig, il étudia secrètement des études relatives à l'astronomie. Le 21 août 1560, une éclipse de soleil attira son attention sur les phénomènes astronomiques. Par conséquent, il se mit à étudier les éphémérides de Joannes Stadius et la théorie de la sphère avec livres tels que ceux de Sacrobosco de Tractatus de Sphæra, Apiono de Cosmographia et Regiomontanus, De triangulis omnimodis. Mais sa vocation ne naîtra qu'à l'occasion d'un autre évènement : lors d'une conjonction Jupiter-Saturne que les meilleures tables astrononomiques à sa disposition avaient prévu avec une erreur de plusieurs jours, cette incertitude le choqua et il prit comme un défi à relever de l'expliquer. Cet évènement qui se produisit le 17 août 1563[3] contribua de manière décisive à sa vocation.

Des études chaotiques

L'instrument avec lequel Tycho Brahe en 1572 suivit la progression apparente de l'étoile dans la constellation de Cassiopée.

Le jeune Tycho envisagea particulièrement tôt de poursuivre des études scientifiques à l'université de Rostock contre l'avis de son père qui le prédestinait au droit ainsi qu'à la diplomatie. À cette époque, une instruction de base était suffisante pour qu'un membre de la noblesse occupe un emploi public. À l'université de Leipzig, où il recevait une instruction élémentaire, il se livra, à l'insu de son gouverneur, à des études de mathématiques et d'astronomie[4] et aussi à des disciplines plus sulfureuses comme l'alchimie et l'astrologie.

Comme les jeunes gens de noblesse de son temps, il commença à se consacrer aux voyages. C'est ainsi qu'après Leipzig, il partit pour l'Allemagne et fréquenta entre 1565 et 1566, les universités de Wittenberg et de Rostock. Par la suite, il se rendit à Augsbourg puis à Bâle en Suisse oû il rencontra des astronomes connus.

Durant cette période, Tycho reçoit régulièrement de l'argent pour satisfaire ses plaisirs, il en consacre la totalité à l'achat de livres et d'instruments pour satisfaire ses principaux intérêts : l'alchimie et l'astronomie[5]. S'il se procure tandis quantité d'instruments pour l'étude de l'astronomie : quadrant, astrolabe… il sera le dernier des grands astronomes observant seulement à l'œil nu. Il se mettra aussi à fabriquer ses propres instruments.

Anecdote assez cocasse, lors d'un duel à Wittenberg en 1566 avec un cousin étudiant, sans doute suite à un désaccord mathématique ou astronomique, il perdit le bout de son nez. D'autres historiens rapportent que cette mésaventure se serait produite lors d'un accident. Par conséquent, il porta un nez postiche fait d'argent et d'or, ce qui lui vaudra son surnom de L'homme au nez d'or.

À la mort de son père survenue en 1571, il retourne en Scanie et hérita d'un domaine où il y installa un laboratoire. Il se remet à l'étude et découvre en 1572, une nouvelle étoile dans la constellation de Cassiopée aussi brillante que Vénus (l'étoile du berger) dont il suit la trajectoire apparente avec un sextant et crie : «Nova ! Nova !…». Cette révélation l'aide à s'éloigner de l'alchimie pour se consacrer spécifiquement à l'astronomie. Il fit publier l'année suivante De Nova Stella, une nouvelle où il consigne ses conclusions et rédigé entre autres que les novas sont des étoiles qui deviennent visibles ou plus remarquables pour les observateurs de la Terre, suite à une augmentation de leur brillance. Actuellement, on appellerait celle-ci une supernova de type I. Cette découverte remit alors en question l'immuabilité des cieux et le rendit célèbre en Europe.

La consécration

Icône de détail Article détaillé : Uraniborg.
Gravure montrant de manière allégorique l'intérieur d'Uraniborg.

En 1574, il donna plusieurs cours et conférences à l'université de Copenhague. Il était convaincu dès cette époque que l'avancement de l'astronomie serait construit grâce à de méticuleuses observations. Après un nouveau tour d'Allemagne pour rencontrer le plus grand nombre envisageable d'astronomes, Brahe accepta l'offre du roi Frédéric II, qui lui proposa de fonder un observatoire astronomique ainsi qu'une pension annuelle. On lui donna une petite île, Ven (ou Hveen) près de Copenhague qui appartenait à l'époque au Danemark et où il fit construire dans le courant de l'année 1576 Uraniborg («palais d'Uranie ou Palais des Cieux», Uranie étant la muse de l'Astronomie) qui devint principal observatoire d'Europe. Il détenait une autorité suprême sur le domaine et percevait des revenus provenant du travail des habitants de l'île. Il fit aussi construire un palais dont les travaux furent financés par le roi et durèrent quatre années, de 1576 à 1580. Il s'agissait d'un édifice luxueux qui comprenait un atelier de construction d'instruments pour l'astronomie, une imprimerie conçus pour publier ses travaux, un laboratoire d'alchimie.

Uraniborg devint rapidement un centre scientifique important et connu, qui attirait les étudiants et les astronomes de toute l'Europe. Tycho Brahe était particulièrement méticuleux et conservait l'ensemble des données de ses observations; ce qui lui permit d'établir le catalogue d'étoiles le plus complet et le plus précis de l'époque. Il était reconnu par ses collègues et contemporains comme le plus exact des observateurs. Il faut noter ici que toutes ses observations furent faites avant l'invention du télescope et de la lunette. Ce fut là aussi que Tycho Brahe imagina son dispositif du monde qui porte son nom est qui est comme une sorte de conciliation entre le dispositif de Ptolémée et celui de Copernic[6].

En 1577, il commença ses observations et le 13 novembre de la même année, il fit la découverte de la comète qui fut à la base de son second ouvrage sur les mouvements[7] De Mundi atherei recentioribus Phœnomenus Progymnasmatum publié en 1587[8]. Il fit construire en 1584 un observatoire astronomique enterré qu'il nomma Stjerneborg (Palais des étoiles). Ce dernier comportait des chambres souterraines dans lesquelles étaient installés des instruments et dont les toits, ou coupoles, dépassaient du sol.

La fin de sa vie

Autre portrait de Tycho Brahe

En 1588, Tycho Brahe, à la mort du roi Frédéric II, perd ses mécènes. Comme il était un piètre administrateur et plein de dureté pour les habitants de l'île dont il monopolisait les ressources, il perd le soutien du roi Christian IV mais aussi la pension que le roi précédent lui avait octroyé. En 1597, suite à la destruction de son domaine par ses détracteurs, il prend tous ses biens et fait équiper un bateau pour lui, sa femme, ses enfants et ses quelques disciples fidèles, puis quitte l'île de Ven[9]. Il voyagera pendant quelques années, puis, en 1599, s'installa dans le château de Beneteck près de Prague où il travaille comme mathématicien Impérial de la cour de l'empereur Rodolphe II. Il y mourra dans la ville de Prague en 1601. Ses instruments y furent conservés un long moment, mais seront finalement perdus.

Il serait mort suite à un calcul ou d'une septicémie, ce qui aurait été le résultat de s'être retenu trop longtemps d'uriner pendant un trajet de plusieurs heures en carrosse avec l'empereur Rodolphe II ou un long repas. Sa mort inspira une expression tchèque : «Je ne veux pas mourir comme Tycho Brahe», prétextant une envie pressante. Il est aussi envisageable que Tycho Brahe ait été empoisonné selon d'autres sources. Après la mort de Tycho Brahe, Rodolphe II, acheta ses instruments pour les faire renfermer à l'hôtel de Curzt à l'abri des convoitises.

Comme la majorité des astronomes avant lui, Tycho Brahe croyait en l'astrologie[10]. Il calcula d'ailleurs lui-même son propre thème astral : «Tycho Brahe, né le 14 décembre 1546 à 10 h 47 de Greenwich à Scania (Danemark). Soleil en 2°07 Capricorne, AS en 16°38 Verseau, Lune en 23°11 Vierge, MC en 15°19 Sagittaire

Il est enterré dans l'église de Notre-Dame de Týn, près de l'Horloge astronomique à Prague.

L'astéroïde (1677) Tycho Brahe a été appelé en son honneur, de même un cratère lunaire et un cratère martien.

Supernova
Icône de détail Article détaillé : SN 1572.
La Supernova de 1572 après plus de quatre siècles prise avec le télescope à rayon X du satellite Chandra[11]

SN 1572 (ou Nova de Tycho') est une supernova survenue dans la constellation de Cassiopée, et l'une des rares à avoir été visible à l'œil nu.

Elle fut observée le 11 novembre 1572 par Tycho Brahe, depuis Herrevad Abbey [12], [13], tandis qu'elle était plus brillante que Vénus, avec une magnitude apparente de -4. À partir de mars 1574, sa luminosité était tombée en dessous du seuil de visibilité à l'œil nu.

En réalité, il semble que Brahe ne soit pas réellement le premier à l'avoir observée, elle aurait été vue par Wolfgang Schuler dès le 6 novembre 1572, par John Dee et son disciple Thomas Digges, puis par l'astronome italien Francesco Maurolico. Mais Brahe est bel et bien le premier à l'avoir décrite et étudiée en détail.

Depuis l'antiquité le monde au-de-là de l'orbite lunaire était éternellement immuable selon un axiome aristotélicienne sur la vision du monde. D'autres contemporains disaient que l'objet se trouvait entre la Lune et la Terre.

Cependant, tout d'abord Tycho Brahe a fait observer que l'objet n'a pas de parallaxe diurne dans le contexte des étoiles fixes d'arrière plan. Ce qui implique qu'il était au moins plus loin que la Lune et les planètes, qui elles montrent de telles parallaxes. En outre, il a aussi constaté que l'objet n'a même pas modifié sa position comparé aux étoiles fixes sur plusieurs mois, comme le font les planètes. Cela lui donna à penser que l'objet céleste n'était pas une planète, mais une étoile fixe dans le domaine stellaire au-delà de l'ensemble des planètes.

Il a publié un petit livre, De Stella Nova (1573). Ce qui frappe est le terme «nouvelle étoile», désormais nous la classons dans les supernovas et nous savons qu'elle se trouve à 7 500 années-lumière de la Terre. Cette découverte a été décisive pour lancer la profession d'astronome.

La naissance de la supernova de 1572 fait partie des deux ou trois événements principaux dans l'histoire de l'astronomie. La «nouvelle étoile» a contribué à briser les anciens modèles des cieux et d'inaugurer une révolution en astronomie. Cette découverte qui a permis de réaliser de meilleurs classifications astrométriques cataloguées (et par conséquent l'obligation d'une plus grande précision des instruments d'observation astronomique). La Supernova de 1572 est fréquemment nommée «la supernova Tycho», en raison du vaste travail que Tycho Brahe a accompli.

La grande comète de 1577

Icône de détail Article détaillé : Grande comète de 1577.
Illustration de la grande comète vue de Prague

La grande comète de 1577 (C/1577 V1) est passée près de la Terre pendant l'année 1577. Cet objet céleste fut remarqué dans toute l'Europe et spécifiquement par Tycho Brahe. En observant celle-ci, il se convainc de l'erreur d'Aristote qui pensait que ces corps se formaient en dessous de la Lune et dans notre atmosphère[14]. Par ses observations, Tycho démontra qu'elle n'avait pas de parallaxe diurne mesurable, et que cet objet devait se situer énormément plus loin de la Terre que la Lune et en dehors de l'atmosphère terrestre[15].

Un échange de correspondance eu lieu entre les astronomes de l'époque. En observateur neutre, Tycho examina l'ensemble des données recueillies mais aussi les siennes propres. Pour lui le résultat était clair : la comète devait décrire une orbite elliptique autour du soleil bien au-delà de la Lune, recoupant celles des planètes. Il en tira la conséquence que les planètes ne reposaient pas sur des sphères solides transparentes (les fameuses «sphères de cristal»). Quoiqu'il eût conservé le géocentrisme, il remit en question deux points importants du modèle de Ptolémée : la «solidité» des sphères et la circularité du mouvement des astres ; Kepler (1571-1630), son élève, généralisa le principe des orbites elliptiques à l'ensemble des planètes.

Les instruments

Représentation de la Sphère armillaire de Tycho Brahe

Lors de la conjonction de Jupiter et de Saturne en 1563, Tycho Brahe réalisa que la précision des tables astronomiques disponibles à son époque était insuffisante. Convaincu que celles-ci devaient être perfectionnées, il va s'investir dans l'amélioration et la création d'instruments de mesure. C'est avec l'arbalestrille qu'il fait ses premières mesures avec une précision limitée. Pour affiner celles-ci, il invente une sorte de sextant dont l'ouverture se fait sur soixante degrés (d'où son nom). Cette invention lui a permis en 1572 de mesurer la position de la supernova localisée dans la constellation de Cassiopée. Plus tard, en 1581, il fera construire un sextant d'un mètre cinquante monté sur un pivot sphérique[16].

Tycho perfectionna ou inventa une douzaine d'instruments différents dont certains, avant leur amélioration et leur usage en astronomie, étaient utilisés en premier lieu dans la navigation maritime. L'un des plus connus était le quadrant mural d'un rayon de deux mètres avec lequel il était envisageable de mesurer une déclinaison à dix secondes d'arc près.

Il fit aussi construire des sphères armillaires dont l'une faisait un diamètre de près de trois mètres. Celle-ci servait à mesurer les coordonnées des étoiles dans le ciel le plus exactement envisageable ainsi qu'à se faire une meilleure représentation du mouvement des corps célestes observés.

Tycho Brahe préfigura la fin de la recherche observationnelle du ciel sans l'aide de la lentille qui permetta légèrement plus tard de lui faire un bond en avant grâce à la lunette astronomique de Galilée et le télescope à miroir concave de Isaac Newton. Sa vigilance et sa persévérance lui permirent de réaliser des mesures précises au moyen de la mise au point d'instruments et de nombreuses conversions utilisant la trigonométrie sphérique. Il s'est vu consacré comme un scientifique de premier plan suite à la précision de ses mesures astronomiques pour l'époque et son catalogue d'étoiles que Johannes Kepler reprendra plus tard pour le compléter.

Le modèle géo-héliocentrique

Dans ce modèle géo-héliocentrique de Tycho Brahe, les objets célestes sur les orbites en bleu (Lune et Soleil) tournent autour de la terre. Les objets sur les orbites en orange (Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne) tournent autour du Soleil. À la périphérie se trouvent les étoiles.

De ses observations, Tycho Brahe déduisit un dispositif, dit dispositif de Tycho Brahe, c'est un dispositif hybride entre la théorie géocentrique de Claudius Ptolemæus (vers 90 - vers 168), Héraclide du Pont et la théorie héliocentrique de Copernic. Dans la théorie Tycho Brahe, le Soleil et la Lune tournent autour de la Terre immobile, alors que Mars Mercure Vénus Jupiter et Saturne tournent autour du Soleil.

Le dispositif de Copernic (1473 - 1543) est déclaré par l'Église contraire à la Bible en 1616.

Le dispositif de Tycho Brahe fut adopté par les Jésuites. Un dispositif identique fut proposé pour la première fois par Héraclide du Pont[17] au IVe siècle av. J. -C. , le Soleil orbite autour de la Terre, alors que les cinq planètes tournent autour du Soleil[18].

Tycho se donnait une discipline d'observation quotidienne, il a constitué toute une génération d'astronomes, leur inculquant l'art du savoir observer.

Kepler ne réussi pas à persuader Tycho d'adopter le modèle héliocentrique du dispositif solaire. Tycho semble ne pas avoir eu d'objection de principe, mais s'y être opposé pour des raisons observationnelles. En effet, Brahe considérait que si la Terre orbitait chaque année autour du Soleil, il devrait y avoir une parallaxe stellaire observable sur une période de six mois, durant laquelle l'angle d'orientation d'une étoile changerait, ce qui n'était pas perceptible. Cette parallaxe existe, mais est tellement faible qu'elle n'a pas été détectée avant les années 1830, 240 ans après son modèle, quand les instrument furent bien plus précis.

Reprenant les thèse de Brahe lors du procès de Galilée, l'Inquisiteur St Robert Bellarmin fit l'objection que, si la Terre se mouvait, on devrait observer une parallaxe. Mais aucune parallaxe n'ayant été mesurée, ce fait devenait un argument contre l'héliocentrisme. Galilée répondit que les étoiles étaient trop lointaines pour que la parallaxe puisse être vue et mesurée avec les instruments de l'époque. Dans les années qui ont suivi Galilée, par son observation sur les phases de Vénus[19] en 1610, a rendu intenable le dispositif ptoléméen. Le dispositif Tycho devint alors le principal concurrent au dispositif de Copernic. L'Église catholique abandonna le dispositif géocentrique de Ptolémée, et adopta le dispositif Tycho Brahe, plus conforme aux observations.

C'est au cours de l'année 1729 que James Bradley réussit à prouver l'automouvement de la Terre comparé aux étoiles fixes, selon sa démonstration expérimentale de l'aberration stellaire. Bradley obtint un déplacement maximal de l'aberration de l'ordre de 20 arc-secondes, une valeur particulièrement petite qui ne pouvait être produite par des instruments conçus avant le début du XVIIe siècle. Ces nouvelles observations conduisirent à la fin du dispositif Tycho Brahe.

Malgré son erreur, Tycho se classe dans un mode de pensée basé sur l'observation et l'expérimentation du monde, comme avant lui Eudoxe ou Aristarque de Samos. Il s'oppose par conséquent à un mode de pensée basé sur le choix de dispositifs uniquement théoriques, comme chez Claudius Ptolemæus ou Copernic.

À propos de la paternité de son dispositif, un conflit avec l'astronome Ursus, qui avait visité Uraniborg avec Heinrich Rantzau ami de Tycho Brahe. La dernière version est que Tycho Brahe s'inspira du modèle de Paul Wittich (1546-1586) [20].

L'astronome

Tycho Brahe et Johannes Kepler

Tycho a été le dernier des astronomes de l'ère précédent l'invention de la Lunette astronomique et du télescope. Tandis qu'il avait 17 ans lors d'une conjonction de Jupiter avec Saturne. Tycho se rendit compte que l'ensemble des tables astronomiques ne concordaient pas entre elles et il était presque impossible de faire une quelconque prévision. Ce fait a eu une très grande influence sur le projet de sa vie. Il s'attela sa vie durant pour corriger ce fait, par ses observations il recueillit une montagne de données qui le conduisit à cartographier le ciel, à produire des données fiables qu'il retranscrivit dans les rudolphines. Il forma dans son école à Uraniborg, toute une génération d'astronome par ses méthodes d'observation ainsi qu'avec ses instruments. Il recruta les meilleurs pour l'aider à réaliser ce projet colossale dont Peder Jakobsen Flemløse (1554-1598) [21], Kristen Sørensen Langberg (Longomontanus), et Johannes Kepler.

Durant sa carrière il affina sans cesse ses instruments d'observation, il publia en mai 1598 le catalogue stellaire avec les positions de 1 004 étoiles[22]. Pour l'époque, c'est la meilleure référence de précision astrale mondiale. C'est grâce à ce projet que, quelques années plus tard, toute la série complète d'observations des trajectoires des planètes permit à Johannes Kepler son assistant, d'analyser le chemin des étoiles et d'en ressortir trois joyaux, les lois universelles de Kepler, plus tard Isaac Newton en fit une démonstration mathématique et en déduisit la loi universelle de la gravitation.

Tycho a montré que les comètes ne sont pas des phénomènes de notre atmosphère mais sont au-delà de la Terre. Tycho fut le premier astronome à percevoir la réfraction de la lumière, à établir une table complète pour corriger les mesures astronomiques dues à cet effet. Tycho Brahe déduisit un dispositif planétaire, dit dispositif de Tycho Brahe, c'est un dispositif hybride entre la théorie géocentrique et la théorie héliocentrique. Le dispositif Tycho est devenu alors le principal concurrent au dispositif de Copernic[23].

L'Église catholique abandonne le dispositif géocentrique de Ptolémée, et d'adopter le dispositif Tycho Brahe. À propos de la paternité de son dispositif, une version est que Tycho Brahe s'inspira du modèle de Paul Wittich[20], [24].

Tycho perfectionna ou inventa une douzaine d'instruments différents dont certains, avant leur amélioration et leur usage en astronomie, été utilisés en premier lieu dans la navigation maritime. Par ses observations lors de la Grande comète de 1577, Tycho démontra qu'elle n'avait pas de parallaxe diurne mesurable, et que cet objet devait se situer bien au delà de l'influence terrestre[15].

Il a publié un petit livre, De Stella Nova (1573). Ce qui frappe est le terme «nouvelle étoile», désormais nous la classons dans les supernovas et nous savons qu'elle se trouve à 7 500 années-lumière de la Terre. Cette découverte a été décisive pour lancer la profession d'astronome.

Tycho était un organisateur, il savait utiliser tout ce que la science astronomique de l'époque possédait, il acheta les livres de Paul Wittich. Sa bibliothèque a été remplie par des échanges de livres et des achats. Tycho envoya ses publications aux princes ainsi qu'aux écoles à travers le continent et reçu énormément de livres en cadeau. Quand il n'arrivait pas à se procurer un ouvrage, il achetait toute la librairie[25]. C'est aussi par ses contacts et ses voyages qu'il recueillit une grande variété d'informations liées à son projet. Pour calculer toute cette montagne de données, Paul Wittich enseigna à Tycho sa nouvelle méthode (it) Algoritmo di prostaferesi, un algorithme précurseur des logarithmes, accélérant alors la production des calculs de son équipe.

Tycho Brahe demanda à Johannes Kepler de calculer l'orbite précise de Mars, pour laquelle il avait remarqué une excentricité dans sa trajectoire, reconnue comme une anomalie à une époque où on pensait toujours que les planètes décrivaient des cercles, figure idéale. Nous voyons par cette demande que Tycho est le précurseur visionnaire des orbites excentriques.

Controverse sur la Mort de Tycho

Pour élucider la raison de sa mort, en 1996 en Suède une étude est constituée par J. Pallon de l'institut de physique de l'université Lund, en Suède. Son rapport mentionne ses résultats concluant[26] : «En observant le taux de croissance des cheveux[27], il a été conclu que Tycho a été empoisonné par le mercure un jour avant sa mort. Il est peu probable que Tycho a été assassiné. Mais il paraît particulièrement probable qu'il ait déclenché sa propre mort en prenant la veille de sa mort pour se guérir, son remède fabriqué par lui, riche en mercure. Il voulait guérir de ses troubles du dispositif urinaire (hypertrophie prostatique ou moins probable pierre à la vessie). Selon les analyse, il n'y a pas eut explosion de la vessie, mais le mercure de ses propres préparations ont conduit à l'urémie dont il est mort.» Tycho Brahe était aussi pharmacien. Son laboratoire au sous sol de Uraniborg avait seize fours, certains connectés à des distillateurs. C'est sur ses recherches pour trouver des remèdes qu'il passa le plus de temps[28]. Il produisait des élixirs[29] certains à base de mercure.

Bibliographie

  • La loi de la gravitation universelle - Newton, Euler et Laplace. Prosper Schrœder (Springer - 2007) ( (ISBN 2287720820) )
  • Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'a nos jours - Jean Chrétien Ferdinand Hœfer (Firmin Didot - 1866)
  • Patrimoine littéraire européenanthologie en langue française - Jean-Claude Polet (De BœK Université - 1992) ( (ISBN 2804120791) )

Notes et références

  1. Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'a nos jours. Jean Chrétien Ferdinand Hœfer, page 764 (Firmin Didot - 1866)
  2. Histoire de l'astronomie moderne. Jean Sylvain Bailly, tome I, page 381 (Debure, Paris - 1779)
  3. La loi de la gravitation universelle - Newton, Euler et Laplace. Prosper Schrœder, page 14 (Springer - 2007) ( (ISBN 2287720820) )
  4. Œuvres complètes de François Arago. François Arago, Pierre Flourens, page 186 (Gide et Baudry - 1855)
  5. Patrimoine littéraire européenanthologie en langue française. Jean-Claude Polet, page 770 (De BœK Université - 1992) ( (ISBN 2804120791) )
  6. Encyclopédie, ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Denis Diderot, Jean Le Rond d'Alembert, tome 36, page 27 (Pellet - 1779)
  7. Astronomie. Joseph Jérôme Le Français de Lalande, page 1161 (Dessaint et Saillant, Paris - 1764)
  8. Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres dans la république. Jean-Pierre Niceron, page 172 (Briasson - 1731)
  9. Encyclopédie méthodique. Tome III, page 488 (Panckoucke, Paris - 1788)
  10. «Discours de l'astrologie du tems de Tycho»
  11. Voir aussi [1]
  12. Places with connection to Tycho Brahe
  13. herrevadskloster
  14. Histoire universelle. Cesare Cantù, René Grousset, Eugène Aroux, Emile G. Léonard, Piersilvestro Leopardi, vol. 15, page 470 (Firmin Didot, Paris - 1848)
  15. ab Œuvres complètes de François Arago. François Arago, Tome III, page 197 (Gide et Beaudry, Paris - 1855)
  16. Mécaniqueune introduction par l'histoire de l'astronomie. Éric Lindemann, André Mæder, page 100 (De Bœk Université - 2000) (ISBN 2804132595)
  17. Bruce Eastwood, «Heraclides and Heliocentrism : Texts, Diagrams, and Interpretations. » Journal for the History of Astronomy 23 (1992)  : 233-60.
  18. Voir les trois articles par Thoren, Jarell et Schofield & Wilson Taton «Planetary astronomy from the Renaissance to the rise of astrophysics» Part A : Tycho Brahe to Newton Cambridge University Press 1989
  19. (en) Phases of Venus
  20. ab Allé Erich Owen, Robert S. Westman : The Wittich Connection : Conflict and Priority in Late Sixteenth-century Cosmology, American Philosophical Society, 1988, 22Owen allé Erich +% 22 & sig = bstl9UWBdm8488MLICr2Fa1A0OM # PPP5, M1
  21. Peder Flemløse
  22. (en) Curriculum vitæ de Tycho Brahe
  23. image
  24. (en) tychobrahe. com English
  25. (en) TYCHO'S COMMUNITIES : ASTRONOMICAL LETTERS, BOOKS AND INSTRUMENTS[pdf]
  26. comment Tycho est mort il a été envisageable de déclenché par une technique déterminant les éléments composant un échantillon par la méthode PIXE
  27. en :Particle-Induced X-ray Emission
  28. (en) The laboratory in the basement was very well equipped. There were 16 furnaces for chemical, medical and alchemical experiments. Some of the furnaces were connected to distillers whose cooling pipes went out of the windows and back into the laboratory. Tycho largely held the results secret, but we know that he spent most of the time developing medicines
  29. (en) tychobrahe. com English

Liens externes

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