Johannes Kepler

Johannes Kepler, né le 27 décembre 1571 à Weil der Stadt dans le Bade-Wurtemberg et mort le 15 novembre 1630 à Ratisbonne en Bavière, est un astronome célèbre pour avoir étudié l'hypothèse héliocentrique de Nicolas Copernic,...



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  • Johannes Kepler est né le 27 décembre 1571 à Weil der Stadt, ... Gingerich, O. 1989, Johannes Kepler, in The General History of Astronomy, vol. 2A, eds.... (source : astro.umontreal)
  • Johannes Kepler est un astronome allemand qui vécut de 1571 à 1630. Né de parents pauvres, il obtint une... Première loi : Les planètes décrivent des orbites ellip-.... 12 — Bulletin AMQ, Vol. XLIII, n°2, mai 2003 — 17... (source : newton.mat.ulaval)
Johannes Kepler
Copie d’un portrait perdu de Johannes Kepler, peint en 1610, qui était conservé chez les Bénédictins de Krems.
Copie d'un portrait perdu de Johannes Kepler, peint en 1610, qui était conservé chez les Bénédictins de Krems.
Naissance : 27 décembre
Weil der Stadt (Saint Empire romain germanique après 1400 Saint-Empire)
Décès : 15 novembre 1630
Ratisbonne (Saint Empire romain germanique après 1400 Saint-Empire)
Domicile : Bade-Wurtemberg, La Styrie, Bohême, Haute Autriche
Nationalité : allemande
Champs : Astronomie, astrologie, mathématiques et philosophie de la nature
Institution : Université de Linz, Université de Tübingen
Célèbre pour : Lois de Kepler liées aux mouvements des planètes, la conjecture de Kepler

Johannes Kepler (ou Keppler), né le 27 décembre 1571 à Weil der Stadt dans le Bade-Wurtemberg et mort le 15 novembre 1630 à Ratisbonne en Bavière, est un astronome célèbre pour avoir étudié l'hypothèse héliocentrique (la Terre tourne autour du Soleil) de Nicolas Copernic, et en particulier pour avoir découvert que les planètes ne tournent pas en cercle parfait autour du Soleil mais en suivant des ellipses.

Il a découvert les relations mathématiques (dites Lois de Kepler) qui régissent les mouvements des planètes sur leur orbite. Ces relations sont principales car elles furent plus tard exploitées par Isaac Newton pour élaborer la théorie de la gravitation universelle. Cependant, quoiqu'il ait vu juste quant à la forme des orbites planétaires, Kepler expliquait les mouvements des planètes non pas par la gravité mais par le magnétisme.

Il a enfin accordé une attention majeure à l'optique en synthétisant en 1604 les principes fondamentaux de l'optique moderne comme la nature de la lumière, la chambre obscure, les miroirs (plans et courbes), les lentilles ou la réfraction.

L'astéroïde (1134) Kepler a été appelé en son honneur. La supernova SN 1604, a été aussi nommée Supernova de Kepler, ou Étoile de Kepler, car restée visible un an après son explosion de 1604, Képler en rédigea la description la plus précise.

Enfin, en hommage au grand astronome, la NASA a donné son nom au télescope spatial Kepler qui a pour mission pendant quatre ans de détecter des exoplanètes telluriques et autres petits corps orbitant près des étoiles de notre galaxie, la Voie lactée. Le télescope a été lancé le 7 mars 2009.

Biographie

Kepler naît au sein d'une famille de religion protestante luthérienne, installée dans la ville de Weil der Stadt au Bade-Wurtemberg. Né prématurément à sept mois et hypocondriaque de nature chétive, il souffre toute sa vie d'une santé fragile. À l'âge de trois ans, il contracte la petite vérole, ce qui, entre autres séquelles, affaiblit sévèrement sa vue.

La famille Kepler est peu ordinaire et son ambiance n'est pas des plus saines. Le père, Heinrich Kepler, est mercenaire dans l'armée du duc de Wurtemberg, et toujours en campagne, étant ainsi rarement présent à son domicile. La mère, Catherine — que Kepler qualifie lui-même de «petite, maigre, sinistre et querelleuse» — avait été élevée par une tante qui finit sur le bûcher pour sorcellerie. Kepler a trois cadets : sa sœur, Margarette, dont il reste proche, Christopher, qui lui fut toujours antipathique, et Heinrich.

De 1574 à 1576, il vit avec son petit frère Heinrich — épileptique — chez ses grands-parents, tandis que son père est en campagne et que sa mère est partie à sa recherche.

Au retour de ses parents, Kepler déménage à Leonberg et entre à l'école latine en 1577. Ses parents lui font découvrir l'astronomie. Ainsi, en 1577, sa mère l'emmène en haut d'une colline pour observer le passage d'une comète. De son côté, son père lui montre l'éclipse de Lune du 31 janvier 1580, et comment cette dernière devint toute rouge. Kepler étudia plus tard ce phénomène et l'expliqua dans l'un de ses ouvrages sur l'optique.

À nouveau parti en guerre en 1589, son père disparaît à jamais.

Le cloître de Maulbronn

Kepler ne termine son premier cycle de trois années qu'en 1583, retardé surtout à cause de son emploi comme journalier agricole, entre neuf et onze ans. En 1584, il entre au Séminaire protestant d'Adelberg, puis, deux années après, au Séminaire supérieur de Maulbronn.

Il y obtient son diplôme de fin d'études et entre en 1589 à l'université de Tübingen, au séminaire évangélique Tübinger Stift. Là, il étudie en premier lieu l'éthique, la dialectique, la rhétorique, le grec, l'hébreu, l'astronomie et la physique, puis la théologie et les sciences humaines. Il y poursuit ses études après obtention d'une maîtrise en 1591. Son professeur de mathématiques, l'astronome Michæl Mæstlin, lui enseigne le dispositif héliocentrique de Copernic, qu'il réservait aux meilleurs étudiants, les autres devant alors se contenter du dispositif géocentrique de Ptolémée, qui place la Terre au centre du monde. Kepler devient ainsi un copernicien convaincu et reste particulièrement proche de son professeur ; il n'hésite pas à lui demander aide ou conseil pour ses travaux.

Portrait de Johannes Kepler.

Tandis que Kepler projette de devenir ministre luthérien, l'école protestante de Graz demande un professeur de mathématiques. Il abandonne alors ses études en théologie pour prendre le poste et quitte Tübingen en 1594. À Graz, il publie des almanachs avec des prédictions astrologiques. À l'époque, la distinction entre science et croyance n'est pas toujours clairement établie et le mouvement des astres, toujours assez méconnu, est gouverné par les lois divines.

Kepler se maria deux fois. Une première fois par intérêt, le 27 avril 1597, avec Barbara Müller, qui décède en 1612, tout comme deux de leurs cinq enfants — âgés d'un et de deux mois à peine. Ce mariage, organisé par ses proches, l'unit à une femme au caractère exécrable qu'il qualifie de «grasse et simple d'esprit». Un autre de ses fils meurt à l'âge de sept ans. Seuls sa fille Susanne et son fils Ludwig survivent. Puis, à Linz l'année suivante, il épouse Susanne Reuttinger avec qui il a sept enfants parmi lesquels trois meurent particulièrement tôt. Un mariage, cette fois-ci, heureux.

En 1615, sa mère, alors âgée de 68 ans, est accusée de sorcellerie. Kepler, persuadé de son innocence, passe six années à assurer sa défense auprès des tribunaux ainsi qu'à écrire de nombreux plaidoyers. Il doit, à deux reprises, retourner dans le Wurtemberg. Elle passe une année enfermée dans la tour de Güglingen aux frais de Kepler, ayant échappé de peu à la torture. Finalement, elle est acquittée le 28 septembre 1621. Affaiblie par ces dures années de procès et d'emprisonnement, elle meurt six mois plus tard.

Kepler meurt en 1630 à Ratisbonne, à l'âge de 59 ans.

En 1632, durant la guerre de Trente Ans, l'armée suédoise détruit sa tombe. Ses travaux sont retrouvés en 1773. Récupérés par Catherine II de Russie, ils se trouvent à l'observatoire de Poulkovo à Saint-Pétersbourg en Russie.

Le Mysterium Cosmographicum
Icône de détail Article détaillé : Polyèdre régulier.
Vue détaillée de la partie interne de la modélisation de l'Univers selon Kepler.

En 1596, il publie son premier ouvrage, Mysterium Cosmographicum, fruit de ses premières recherches sur la structure de l'Univers. Il voit dans les lois qui régissent les mouvements des planètes, un message divin adressé à l'Homme. Dans ce livre, où il affirme sa position copernicienne, il se donne pour objectif de répondre à trois questions portant sur le nombre de planètes, leur distance au Soleil et enfin leur vitesse.

Dans son ouvrage, il développe une théorie des polyèdres réguliers servant à construire un modèle de l'Univers. Kepler remarqua que dans les six sphères représentant les orbites des six planètes connues à l'époque (de Mercure à Saturne), pouvaient être contenus les cinq solides de Platon. Les solides de Platon étant des polyèdres réguliers, ils étaient parfaits et s'accordaient bien avec la création divine. La sphère étant le sixième solide parfait indispensable à son modèle, elle correspondait au paradis. Les cinq premiers objets à faces régulières représentaient la dynamique de l'Univers (le mouvement des planètes). Le nombre de ces solides permettait d'ailleurs d'expliquer le nombre des planètes. Chacun d'eux était circonscrit dans une sphère, elle-même circonscrite dans le polyèdre suivant, lui-même circonscrit dans une sphère, et ainsi de suite. Ainsi à Saturne était associé le cube, à Jupiter le tétraèdre, à Mars le dodécaèdre, à Vénus l'icosaèdre ainsi qu'à Mercure l'octaèdre. La Terre, que Dieu avait choisie pour refléter son image, marquait la séparation de deux groupes de ces solides. Dans le modèle de Képler, les proportions des orbites planétaires, comparées à celle de la Terre, avaient pour valeurs : 0, 56 pour Mercure, 0, 79 pour Vénus, 1 pour la Terre, 1, 26 pour Mars, 3, 77 pour Jupiter, et 6, 54 pour Saturne. Les proportions réelles sont en fait les suivantes : 0, 39 - 0, 72 - 1 - 1, 52 - 5, 20 - 9, 54.

Le modèle d'Univers de Kepler, fondé sur les cinq polyèdres réguliers.

Kepler dut aussi revoir certains détails du modèle copernicien. Ce dernier place le centre des orbites circulaires des planètes non pas sur le Soleil, mais légèrement en écart pour s'accorder environ avec les mesures. Pour Kepler, le modèle doit rester simple et tenir de la perfection divine. Or, un point localisé à côté du Soleil comme centre des trajectoires est impensable ! Kepler s'était rendu compte lors de ses calculs, que les orbites circulaires des planètes présentaient des excentricités quand on prenait le Soleil pour centre, et qu'elles étaient plutôt elliptiques. Il en tint compte dans la construction de son modèle en affectant aux sphères une certaine épaisseur, proportionnelle à l'excentricité remarquée, dans laquelle était contenue la trajectoire de la planète correspondante.

Reste la question des vitesses. Pour les expliquer, il attribue au Soleil une vertu qui induit le mouvement des planètes. Il compare celle-ci avec la lumière, qui diminue d'intensité selon le carré de la distance. Par contre, cette force ne se répartirait pas de façon sphérique comme la lumière émise, mais n'agirait que sur un plan, propre à chaque planète. Il en déduit tandis que cette force diminue de façon inversement proportionnelle à la distance, et non pas selon le carré de la distance comme l'intensité lumineuse. Cette loi était cependant erronée et il lui fallut plus de vingt ans pour la rectifier.

Cette théorie qui nous paraît totalement fantaisiste actuellement, a permis à Kepler d'entrer en contact avec ses contemporains Galilée et Tycho Brahe, mathématicien impérial à la cour de Prague. Le premier lui fit part de son enthousiasme pour le soutien de ses idées coperniciennes qu'il partage aussi. Le second, tout aussi admiratif, l'invita à travailler à ses côtés.

Kepler a, en œuvrant sur ces sujets, découvert deux nouveaux solides, aussi réguliers que les solides de Platon, mais constitués de faces non-convexes : le petit dodécaèdre étoilé, et le grand dodécaèdre étoilé (voir Les polyèdres de Kepler-Poinsot).

Le calcul de l'orbite de Mars

Icône de détail Article détaillé : Lois de Kepler.
Tycho Brahe
Statue de Tycho Brahe et Johannes Kepler à Prague, République tchèque.

Poursuivi pour ses convictions religieuses et ses idées coperniciennes, Johannes Kepler doit quitter Graz en 1600. Il se réfugie à Prague, invité par l'astronome danois Tycho Brahe pour y devenir son assistant. Les relations entre les deux personnages furent spécifiquement houleuses ; Tycho Brahe ne croyant pas à l'héliocentrisme de Copernic mais soutenant une autre théorie dans laquelle la Terre est au centre mais les autres planètes tournent autour du Soleil.

Kepler voyait en Tycho Brahe un homme plein de richesses (ses mesures étaient particulièrement précises) mais qui ne savait les exploiter correctement.

Brahe lui demanda de calculer l'orbite précise de Mars, pour laquelle il avait remarqué une excentricité dans sa trajectoire, reconnue comme une anomalie à une époque où on pensait toujours que les planètes décrivaient des cercles, figure idéale. Cette tâche était jusque là assignée à son assistant Longomontanus qui passe alors à l'étude des mouvements de la Lune.

Pensant accomplir sa tâche en quelques semaines, il ne lui fallut pas moins de six ans pour achever son travail. C'est durant ce travail que Johannes Kepler découvrit les deux premières des trois lois principales :

  • Les planètes décrivent des trajectoires elliptiques dont le Soleil est un foyer.
  • Le mouvement de chaque planète est tel que le segment de droite reliant le Soleil et la planète balaie des aires identiques pendant des durées identiques.

Ces lois furent publiées dans Astronomia Nova en 1609, où Johannes Kepler fut aussi le premier à émettre l'hypothèse d'une rotation du Soleil sur son axe.

En 1618 viendra sa troisième grande loi :

  • Pour l'ensemble des planètes, le rapport entre le cube du demi grand axe de la trajectoire et le carré de la période est le même — cette constante est indépendante de la masse de la planète.

Ce travail fut d'autant plus long que Kepler dut mener en parallèle une étude sur l'optique pour mieux comprendre et interpréter ses observations, et qu'il était toujours trop «conditionné» par les anciennes croyances en astronomie : il doute à plusieurs reprises de la nature circulaire de la trajectoire et pense alors à une ellipse, tout en continuant d'essayer de prouver le contraire, en ressortant de vieilles idées faisant appel à l'utilisation d'épicycles.

Les soixante-dix chapitres de l'Astronomia Nova comprennent ainsi l'ensemble des démarches scientifiques et erreurs de Kepler qui lui permirent d'aboutir à ses deux premières lois, ainsi qu'à d'autres conclusions intéressantes comme la nature de la force responsable du mouvement des planètes, force «quasi magnétique», par conséquent physique et non plus divine.

À la mort de Tycho Brahe en 1601, Johannes Kepler fut désigné comme mathématicien impérial à la cour de Rodolphe II. Il garda ce statut jusqu'en 1612.

L'optique

Une planche d'Astronomiæ Pars Optica (1604), illustrant le fonctionnement de l'œil.

Tandis qu'il étudie l'orbite de Mars, Kepler voit l'obligation d'étudier aussi l'optique pour mieux comprendre certains phénomènes observés tels la réfraction atmosphérique. Dès 1603, il parcourt divers ouvrages sur le sujet dont celui de l'Arabe Alhazen.

Kepler rassemble les connaissances de l'époque dans son ouvrage Astronomia pars Optica, publié en 1604. Il y explique les principes fondamentaux de l'optique moderne comme la nature de la lumière (rayons, intensité variant avec la surface, vitesse illimitée, etc. ), la chambre obscure, les miroirs (plans et courbes), les lentilles et la réfraction dont il donne la loi i = n×r, qui est correcte pour de petits angles (la vraie loi — sin i = n×sin r — fut donnée plus tard par Willebrord Snell et René Descartes). Il aborde aussi le sujet de la vision et la vision des images par l'œil. Il est convaincu que la réception des images est assurée par la rétine et non pas le cristallin comme on le pensait à cette époque, et que le cerveau serait particulièrement capable de remettre à l'endroit l'image inversée qu'il reçoit.

En 1610, il prend connaissance de la découverte de quatre satellites autour de Jupiter grâce aux observations de Galilée avec sa lunette astronomique et rédigé une lettre de soutien publiée sous le titre de Dissertatio cum Nuncio Sidero (Conversation avec le messager des étoiles), puis après avoir lui-même observé ces satellites, il publie ses observations dans Narratio de Observatis Quatuor Jovis Satellibus. C'est d'ailleurs Kepler qui, le premier, dans son ouvrage de 1611, utilisa le mot «satellite» pour désigner les quatre petits astres tournant autour de Jupiter.

L'invention récente de la lunette enthousiasme énormément Kepler qui, en 1611, rédigé un second ouvrage d'optique, Dioptricæ, reprenant de nombreux thèmes abordés dans l'Optica en les approfondissant. Dans ce livre particulièrement mathématique, il rassemble 141 théorèmes visant à faire la théorie des lentilles et de leurs associations envisageables, par conséquent la théorie de la lunette de Galilée que ce dernier n'avait pas faite.

L'Harmonie du monde

Icône de détail Article détaillé : Harmonice Mundi.

Kepler découvrit grâce à des travaux antérieurs que l'Univers était soumis à des lois «harmoniques», faisant un lien entre l'astronomie et la musique. Dans le Harmonice Mundi, publié en 1619, il attribue aux planètes un thème musical. Les variations des vitesses de ces planètes sont représentées par les différentes notes composant la musique. Ainsi, il était facile de distinguer les orbites les plus excentriques. Mais c'est aussi dans cet ouvrage en cinq volumes que Kepler décrit sa troisième loi principale : le carré de la période est proportionnel au cube du demi-grand axe [de l'ellipse]. Celle-ci découle de ses recherches sur un modèle d'Univers harmonique.

Ses autres travaux

Planisphère de Képler réalisée en 1627 dans son ouvrage Tabulæ Rudolphinæ.

Suite à l'observation d'une supernova en 1604-1605, il écrira deux ans plus tard De Stella nova in pede serpentarii.

L'année 1613 est marquée par la publication d'un travail sur la chronologie et l'année de naissance de Jésus de Nazareth. Initialement en allemand, puis en latin l'année suivante (De Vero Anno quo Æternus Dei Filius Humanam Naturam in Utero Benedictæ Virginis Mariæ Assumpsit). Il y démontra que le calendrier chrétien comportait une erreur de cinq ans et fut ainsi le premier à revoir la date de naissance de Jésus, en l'an -4.

Frontispice des Tables Rudolphines.

Entre 1617 et 1621, il rédigé Epitome Astronomiæ Copernicæ, une introduction à l'astronomie copernicienne.

Il construisit une table de logarithmes, publiée en 1624 dans Chilias logarithmorum à Marbourg, en perfectionnant la méthode de calcul proposée par John Napier. Quoiqu'achevées depuis un moment déjà, il publia à Ulm, en 1627, ses tables rudolphines (Tabulæ Rudolphinæ) en hommage à Rodolphe II. Ces tables de positions planétaires étaient fondées sur les observations de Tycho Brahe et de ses propres travaux sur la mécanique céleste. Ce retard était dû à un différend avec les héritiers de Tycho Brahe qui ne voulaient pas que les travaux de Tycho soient exploités sans percevoir une partie des gains, ainsi qu'à leur demande de modification de l'introduction de l'ouvrage. Lors de son séjour à Ulm, il est chargé, avec Faulhaber, de définir des unités de mesure pour les activités commerciales et militaires.

Il émit la conjecture mathématique nommée «conjecture de Kepler» concernant l'empilement des sphères (ou des boulets de canons). Celle-ci n'a été démontrée par l'Américain Thomas C. Hales qu'en 2003 et toujours pas particulièrement suivant les critères des mathématiciens. Elle décrit que l'empilement des sphères dans l'espace le plus dense est celui du marchand des quatre saisons à savoir le cubique face centrée (voir dispositif cristallin).

Quatre années après sa mort, est publié Somnium, un texte fantastique (proche de notre science-fiction) relatant d'un voyage de la Terre à la Lune qu'il aurait achevé peu avant sa mort. Il profite de ce récit pour vulgariser ses idées coperniciennes.

Kepler et l'astrologie

Kepler était persuadé que l'astrologie pouvait devenir une science tout comme la physique ou les mathématiques. Il était convaincu que les positions des planètes affectaient les humains et influençaient la météo terrestre. Pour lui, astronomie et astrologie étaient liées. C'est ainsi qu'il essaya de poser des bases scientifiques rigoureuses à l'astrologie en faisant intervenir les principes physiques de son époque, principalement autour de considérations sur la nature de la lumière. Par exemple différences entre lumière propre (du soleil) et lumière réfléchie (de la lune, mais également des planètes), etc.

La publication de ses horoscopes et de ses prédictions lui fit une bonne renommée. En 1595, il prédit un soulèvement de la population, une invasion turque ainsi qu'un hiver rigoureux. Il se trouve que de tels événements se produisirent. De là à faire un lien avec la validité de l'astrologie, c'est une autre histoire. Il compila plus tard l'horoscope du général Albrecht von Wallenstein qui s'arrêta par un «violent événement» en 1634. Wallenstein fut en effet assassiné le 24 février de cette année. Il laissa trois rédigés sur l'astrologie : De fundamentis astrologiæ, en 1601 ; le Tertius interveniens en 1610 et Astrologicus, en 1620.

Il attribue d'ailleurs aux astres le malheur et le comportement de ses parents, qu'il croit nés sous une mauvaise étoile, mais aussi son premier mariage — décevant — sous un «ciel calamiteux».

Il est d'autre part particulièrement critique vis à vis de l'astrologie populaire et de ses prédictions, comme de tout temps (aujourd'hui toujours) les astrologues «savants» ont critiqué les astrologues «populaires» sans réussir à définir la ligne de démarcation. Le De fundamentis astrologiæ de 1601 par exemple, est un mini-traité visant à fonder physiquement l'astrologie (contre la tradition, ce pourquoi le Tertius interveniens 1610 est une réponse aux objections formulées par quelques astrologues de son temps contre ses considérations «physiques» sur l'astrologie). Il y établit quelques prédictions (principalement météorologiques) pour l'année 1602 suite à la mort quelques semaines plus tôt, de Tycho Brahe, «Le Phénix des astronomes» (thèse 6). Dans l'introduction de ce texte, Kepler nous explique qu'il va s'atteler à cette tâche «dans la mesure où il le faut». C'est en effet l'une des responsabilités liées à la fonction d'astronome impérial dont il a hérité avec le décès inattendu de Tycho Brahe.

Bibliographies de Kepler
  • Caspar (Max), Bibliographia Kepleriana, 2e ed. Martha List. München : C. H. Beck, 1968.
  • Hamel (Juergen), Bibliographia Kepleriana. Ergänzungsband zur zweiten Auflage. München : C. H. Beck, 1998. ISBN 3-406-01687-1.

Chronologie et traductions françaises existantes

  • 1596, Mysterium Cosmographicum, sur la relation entre les distances des planètes et les cinq solides de Platon. Seconde édition en 1621. Traduction française : Le secret du monde, tr. Alain Philippe Segonds (Paris : les Belles Lettres, 1984). ISBN 2-251-34501-9. Le secret du monde, TEL n°228, 1993, ed. Gallimard.
  • 1601 ?, Contra Ursum. Traduction française in : La guerre des astronomes. La querelle au sujet de l'origine du dispositif géo-héliocentrique à la fin du XVIe siècle. Vol. 2, Le Contra Ursum de Kepler ; par Nicholas Jardine et Alain Philippe Segonds. (Paris : Les Belles Lettres, 2008). ISBN 978-2-251-34512-3.
  • 1601, De fundamentis astrologiæ certioribus, sur l'astrologie. Traduction en anglais par J. V. Field, A Lutheran Astrologer : Johannes Kepler in Archive for History of Exact Sciences Berlin, 1984, vol. 31, no3, pp. 189-272 (3 p. 2/3)
  • 1604, Astronomia pars Optica, sur l'optique et la vision. Traduction française partielle : Paralipomènes à Vitellion, tr. Catherine Chevalley (Paris : J. Vrin, 1980).
  • 1606, De Stella nova in pede serpentarii, sur la supernova de 1604.
  • 1609, Astronomia Nova, décrit les deux premières lois principales. Traduction quasi intégrale de la partie sur les forces magnétiques dans Alexandre Koyré, La révolution astronomique. Copernic, Kepler, Borelli. Paris, Hermann, 1961.
  • 1609, Strena sive de Nive sexangula. Traduction française : L'étrenne ou neige sexangulaire, tr. Robert Halleux (Paris : J. Vrin-CNRS, 1975). ISBN 2-222-01842-0.
  • 1609, Antwort auf Rœslini Diskurs, polémique astrologique avec Helisæus Röslin.
  • 1610, Tertius interveniens, sur l'astrologie.
  • 1610, Dissertatio cum Nuncio Sidero, lettre de soutien à Galilée (que ce dernier rendra publique) avant que Kepler n'ait pu observer par lui-même ces 4 nouvelles "planètes médicéennes" (Galilée n'a pas jugé bon de lui envoyer une lunette de safabrication). Traduction française : Discussion avec le messager celeste, par Isabelle Pantin (Paris : les Belles Lettres, 1993).
  • 1611, Narratio de Observatis Quatuor Jovis Satellibus, (rédaction à l'été 1610) récit de l'observation par Kepler des quatre satellites de Jupiter en complément de la théorique Dissertatio. Traduction française : Rapport sur l'observation des satellites de Jupiter, par Isabelle Pantin (Paris : les Belles Lettres, 1993). ISBN 2-251-34507-8.
  • 1611, Dioptricæ, sur l'optique, les lentilles et l'œil. Théorie de la lunette de Galilée suite aux hypothèses de l'Astronomia pars Optica.
  • 1614, De Vero Anno quo Ætermus Dei Filius Humanam Naturam in Utero Benedictæ Virginis Mariæ Assumpsit, travail sur l'année de naissance du Christ.
  • 1615, Stereometria doliorum vinarorum, sur les unités de mesures usuelles dans le commerce.
  • 1617-1621, Epitome Astronomiæ Copernicanæ. Présentation pédagogique de l'astronomie copernicienne sous forme de questions - réponses, et application des 2 lois découvertes avec Mars dans l'Astronomia Nova à l'ensemble des planètes du dispositif solaire.
  • 1619, De cometis libelli tres. Astronomicus (Physicus, Astrologicus) , 3 traités sur les comètes, suite à la comète de 1618.2 de ces traités ont été rédigés une douzaine d'années plus tôt mais n'avaient pas été publiés. Avec sa rigueur habituelle, Kepler les reproduit totalement et les commente. 3 thèmes sont abordés : astronomique, physique, astrologique.
  • 1619, Harmonice Mundi, décrit la troisième loi principale et théorie sur l'harmonie musicale.
  • 1620, Astrologicus, réflexions sur l'astrologie.
  • 1624, Chilias logarithmorum, table de logarithmes.
  • 1627, Tabulæ Rudolphinæ, tables de positions fondées sur les observations de Tycho Brahe.
  • 1634, Somnium, seu opus posthumum d'astronomia, posthume, récit fantastique d'un voyage de la Terre à la Lune. Traduction française : Le songe ou astronomie lunaire, par Michele Ducos (Nancy : Presses universitaires de Nancy, 1984). ISBN 2-86480-141-8.

Œuvres complètes

L'édition de référence des œuvres complètes est en cours de publication à Munich, chez l'éditeur Beck :

  • Kepler, Gesammelte Werke, hrsg. Max Caspar, Walther von Dyck. München : C. H. Beck, 1938 ss.
  • Vol. 1, Mysterium cosmographicum. De stella nova ; hrsg. Max Caspar. München : C. H. Beck, 1938 ; Neudr. 1993.508 S. ISBN 3-406-01639-1.
  • Vol. 2, Astronomiæ pars optica. Ad Vitellionem Paralipomena ; hrsg. Franz Hammer. München : C. H. Beck, 1939.465 S.
  • Vol. 3, Astronomia nova aitiologetos seu Physica cœlestis ; hrsg. Max Caspar. München : C. H. Beck, 1938.487 S.
  • Vol. 4, Kleinere Schriften. Dioptrice ; hrsg. Max Caspar. München : C. H. Beck, 1941.524 S.
  • Vol. 6, Harmonices Mundi libri V ; hrsg. Max Caspar. München : C. H. Beck, 1940 ; Neudr. 1990.562 S. ISBN 3-406-01648-0.
  • Vol. 7, Epitome Astronomiæ Copernicanæ ; hrsg. Max Caspar. München : C. H. Beck, 1953.617 S.
  • Vol. 8, Mysterium cosmographicum. De cometis. Tychonis Hyperaspites ; hrsg. Franz Hammer. München : C. H. Beck, 1963.516 S.
  • Vol. 9, Mathematische Schriften ; hrsg. von Franz Hammer. München : C. H. Beck, 1955.2e éd. 2000.560 S. ISBN 3-406-01655-3.
  • Vol. 10, Tabulæ Rodolphinæ ; hrsg. Franz Hammer. München : C. H. Beck, 1969.
  • Vol. 11-1, Ephemerides novæ motuum cœlestium ; hrsg. Volker Bialas. München : C. H. Beck, 1983.596 S. ISBN 3-406-01659-6.
  • Vol. 11-2, Calendaria et Prognostica. Astronomica minora. Somnium seu Astronomia lunaris ; hrsg. Volker Bialas & Helmuth Grössing. München : C. H. Beck, 1993.561 S. ISBN 3-406-37511-1.
  • Vol. 12, Theologica. Hexenprozess. Gedichte. Tacitus-Uebersetzung; hrsg. Jürgen Hübner, Helmuth Grössing. München : C. H. Beck, 1990.443 S. ISBN 3-406-01660-X.
  • Vol. 13, Briefe 1590-1599 ; hrsg. Max Caspar. München : C. H. Beck, 1945.449 S.
  • Vol. 14, Briefe 1599-1603 ; hrsg. Max Caspar. München : C. H. Beck, 1949.520 S.
  • Vol. 15, Briefe 1604-1607 ; hrsg. Max Caspar. München : C. H. Beck, 1951.568 S.
  • Vol. 16, Briefe 1607-1611 ; hrsg. Max Caspar. München : C. H. Beck, 1954.482 S.
  • Vol. 17, Briefe 1612-1620 ; hrsg. Max Caspar. München : C. H. Beck, 1955.535 S.
  • Vol. 18, Briefe 1620-1630 ; hrsg. Max Caspar. München : C. H. Beck, 1959.592 S.
  • Vol. 19, Dokumente zu Leben und Werk ; hrsg. Martha List. München : C. H. Beck, 1975.551 S. ISBN 3-406-01674-X.
  • Vol. 20-1, Manuscripta astronomica I ; hrsg. Volker Bialas. München : C. H. Beck, 1988.591 S. ISBN 3-406-31501-1.
  • Vol. 20-2, Manuscripta astronomica II ; hrsg. Volker Bialas. München : C. H. Beck, 1998.651 S. ISBN 3-406-40592-4.
  • Vol. 21-1, Manuscripta astronomica III ; hrsg. Volker Bialas, Friederike Boockmann, Eberhard Knobloch [et alii]. München : C. H. Beck, 2002.651 S. ISBN 3-406-47427-6.

Képler dans les arts

Paul Hindemith a créé un opéra basé sur la vie de Képler = Die Harmonie der Welt.

Notes et références de l'article

Bibliographie sur Kepler

  • Chardak (Henriette), Kepler, le chien des étoiles. Paris, Séguier, 1989. (ISBN 2-87736-046-6. )
  • Chevalley (Catherine), Paralipomènes à Vitellion. Vrin, 1980.
  • Despondt (Philippe), Guillemette de Véricourt, Kepler, 2005, Ed. du Rouergue, (ISBN 2-841-56-688-9)
  • Field (J. V. ), A Lutheran Astrologer : Johannes Kepler. Archive for History of Exact Sciences Berlin, 1984, vol. 31, no3, pp. 189-272 (3 p. 2/3)
  • Hallyn (Fernand), La Structure poétique du monde : Copernic, Kepler. Paris, Seuil, 1987. (Des travaux). (ISBN 2-02-009802-4) .
  • Holton (Gerald), L'univers de Johannes Kepler : physique et métaphysique, in : Gerald Holton, L'imagination scientifique ; trad. Jean-François Roberts (Paris, Gallimard, 1981), p. 48-73.
  • Jardine (Nicholas) et Segonds (Alain-Philippe) , La guerre des astronomes. La querelle au sujet de l'origine du dispositif géo-héliocentrique à la fin du XVIe siècle. 3 volumes. Vol. I : Introduction. Vol. II, 1 et 2 : Le Contra Ursum de Jean Kepler. Introduction et textes préparatoires et édition critique, traduction et notes. Paris, Les Belles Lettres, 2008. Vol. I. (ISBN 987-2-251-34513-0) . Vol. II 1 et 2 (ISBN 987-2-251-34512-3) .
  • Kœstler (Arthur) , Les Somnambules, Calmann-Lévy, 1960. Histoire un peu romancée de l'astronomie avec une grande partie sur Kepler.
  • Koré (Alexandre) , La révolution astronomique. Copernic, Kepler, Borelli. Paris, Hermann, 1961. (Histoire de la pensée ; 3).
  • Lombardi (A. M), Kepler, le musicien du ciel, Pour la Science hors-série spécial "Les génies de la science" N°8, 2001.
  • Pauli (Wolfgang), Le cas Kepler ; introd. par Michel Cazenave. Paris, Albin Michel, 2002. (Sciences d'aujourd'hui). (ISBN 2-226-11424-6) .
  • Segonds (Alain-Philippe) , Le secret du Monde. Paris, Belles Lettres, 1984 ; Paris, Gallimard poche, 1993. (ISBN 9782070734498) Ce livre est la traduction critique du "Mysterium Cosmographicum" (1596), le 1er livre de Kepler, réédité en 1621 avec ses propres commentaires tantôt acerbes, tantôt attendris, d'astronome expérimenté.
  • Simon (Gérard) , Kepler astronome astrologue. Paris, Gallimard, 1979. (Bibliothèque des sciences humaines). (ISBN 2-07-029971-6) .

Liens externes

  • Ouvrages de Kepler numérisés par le SICD des universités de Strasbourg.
  • Texte complet de Kepler par Walter W. Bryant, du projet Gutenberg ;

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