Effet Mars

L'effet Mars est le nom donné à l'hypothétique corrélation — dont l'existence a été affirmée dans les années 1950 par Michel Gauquelin — entre la position de la planète Mars comparé à l'horizon au moment de l'apparition et la destinée de certains sportifs.



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  • Et l'effet Mars. En 1955, les psychologues M. et F. Gauquelin publie... s'attendait à ce que les sportifs aient significativement Mars en secteurs I ou IV.... (source : astrosurf)
  • Cet effet serait d'autant plus vivement ressenti par l'enfant durant la crise.... Place d'un astre en secteur : Par définition, Mars est par conséquent en secteur 1... (source : cura.free)

L'effet Mars est le nom donné à l'hypothétique corrélation — dont l'existence a été affirmée dans les années 1950 par Michel Gauquelin — entre la position de la planète Mars comparé à l'horizon au moment de l'apparition et la destinée de certains sportifs. À l'heure actuelle, aucune expérimentation scientifique n'a pu valider cette corrélation, et cette théorie n'est par conséquent pas établie, mais sa réalité reste mise en avant par les partisans de l'astrologie.

L'idée est de vérifier avec des outils statistiques habituellement impartiaux (voir ci-dessous) l'existence ou non d'une corrélation entre des considérations liées avec la position d'un objet céleste dans le ciel à un instant et un lieu donné (déterminés par l'astronomie, mais correspondant en fait à un concept typiquement astrologique dans la mesure où il s'agit de l'instant et du lieu de naissance) et le devenir d'individus.

Un tel résultat, s'il est avéré, pourrait être reconnu comme étant une preuve de la réalité d'un phénomène astrologique, et , selon ses partisans, de la pertinence de l'astrologie toute entière. Pour les tenants de l'astrologie, il s'agit par conséquent là de l'occasion de valider scientifiquement leur démarche, ce qui serait une première pour une discipline vieille qui plus est 25 siècles, dont les effets ont jusqu'alors été infirmés par l'expérimentation scientifique.

Position du problème

L'hypothèse testée par Michel Gauquelin revient à tester si la position de la planète Mars comparé à l'horizon au moment de l'apparition de certains sportifs de renom présente ou non une distribution statistiquement uniforme. Pour ce faire, Gauquelin a divisé le ciel en douze secteurs de taille semblable, les secteurs 1 à 6 correspondant à Mars au-dessus de l'horizon et localisé de plus en plus vers l'est , les secteurs 7 à 12 correspondant à Mars en-dessous de l'horizon. Le choix de Mars et de sujets sportifs présente une certaine pertinence pour les astrologues, mais n'était pas a priori reconnu comme le test le plus naturel ou le plus probant de l'astrologie.

Du fait de la rotation diurne terrestre, la planète Mars change de secteur l'ensemble des deux heures à peu près. Les douze secteurs sont par conséquent visités en une journée, et ils le sont de façon quasi-uniforme sur des échelles de quelques jours, ce qui présente un certain nombre d'avantages, surtout de s'affranchir de divers biais comme le mois de naissance, dont l'influence sur le devenir des individus est avéré mais n'est pas reconnu comme ayant une origine astrologique. D'autre part, par construction, l'absence d'influence de la planète Mars doit se traduire par une distribution uniforme des secteurs sur un échantillon de population suffisamment large, tout écart à cette distribution uniforme pouvant voir sa signification statistique testée par des outils bien maîtrisés comme le test du χ².

La distribution de mars dans le ciel de naissance n'est pas uniforme. La course de Mars est plus fréquente en secteur diurne pour un occidental. Michel Gauquelin avait par conséquent calculé une espérance théorique de la présence de Mars dans les secteurs du ciel. La présence de Mars dans deux secteurs choisis (en l'occurrence les secteurs 1 et 4) doit habituellement représenter une valeur identique à l'espérance théorique. L'effet Mars, énoncé par Michel Gauquelin, est l'affirmation que la proportion de présence de Mars dans les secteurs 1 et 4 est un peu mais significativement supérieure à la valeur théorique attendue pour une population spécifique donnée (les militaires, les sportifs) correspondant à un trait de caractère associé par la doctrine astrologique à la planète Mars.

Premières publications

Dans les années 1950 Michel Gauquelin publie son premier compte rendu de travaux sur l'Effet Mars dans lequel il prétend qu'il existe une corrélation entre la positions de Mars dans le ciel et l'apparition de certains sportifs. Il découpe le ciel en douze secteurs et trouve une fréquence de Mars avoisinant les 22 %, dans deux secteurs du ciel, les secteurs 1 et 4, chez les sportifs, pour une espérance qu'il estime aux environs de 17%. Les secteurs de Gauquelin, qu'il appelle secteur 1 et 4, correspondent aux périodes suivant immédiatement le lever et la culmination de la planète dans le ciel de naissance. Dans les années 1960 Gauquelin étend ses recherches à de nouvelles données qui répète l'écart de distribution de 5 %.

L'étude du Comité Para

Michel Gauquelin demande au Comité Belge pour l'Investigation Scientifique des Phénomènes Connus Paranormaux[1], dit Comité Para, de vérifier ces travaux. Ce dernier accède à sa demande en 1967. Le Comité établit un nouvel échantillon de 535 sportifs et donne des premiers résultats identiques aux études de Gauquelin. Suspectant un biais démographique dans l'échantillon, le Comité forme alors 9 échantillons de test qui donnent le même écart de 5 %[1]. En 1976 le Comité Belge Para publie des résultats et conclut que la méthode ne permet pas de s'assurer d'avoir éliminé l'ensemble des biais et ne reconnaît pas l'Effet Mars. Les conclusions du Comité Belge Para sont appuyées par la publication dans The Humanist d'un manifeste contre l'astrologie et ses croyances signé par 186 chercheurs dont 18 prix Nobel.

Le test Zellen

L'histoire gagne les É. -U. et le jeune comité sceptique américain, le CSICOP, né en 1975, entreprend une nouvelle vérification pour rechercher un facteur naturel qui expliquerait l'écart de 5 % constaté dans les données de Gauquelin et les vérifications du Comité Belge Para. Un statisticien, le professeur Marvin Zeller se propose de vérifier l'espérance de distribution de Mars évaluée à 17 % par Michel Gauquelin en constituant, cette fois, un large groupe de contrôle. Une base de données de 16 756 individus non sportifs, nés à plus ou moins trois jours et dans les mêmes lieux qu'un échantillon de 303 sportifs, est collectée. Les résultats publiés en 1977 dans The Humanist, confirme une espérance de distribution de Mars autour de 17 %.

L'étude du CSICOP

A l'automne 1977 le CSICOP entreprend une autre étude sur les champions américains, cette fois, dont l'échantillonnage est mené par le Président Paul Kurtz et les calculs réalisés par deux astronomes, en :George Abell et Dennis Rawlins. Les résultats publiés en 1979 dans The Skeptical Inquirer montre un résultat significativement inverse aux hypothèses de Michel Gauquelin avec un taux de 13.5% de présence de Mars dans les secteurs clés. En 1981, l'astronome Dennis Rawlins, membre fondateur du CSICOP, publie dans le magazine FATE "sTARBABY", un long article dans lequel il critique la conduite de l'expérience du CSICOP, soupçonnant un biais d'échantillonnage qui aurait conduit au résultat anormal de 13.5 %. En 1983 Abell, Kurtz et Zellen répondent aux critiques de Dennis Rawlins dans le The Skeptical Inquirer et soutiennent la qualité de l'échantillonnage du CSICOP et reconnaissent que les calculs des facteurs astronomiques et démographiques de Michel Gauquelin sont justes.

L'étude du CFEPP

En 1982, le CFEPP, Comité Français pour l'Étude des Phénomènes Paranormaux, propose une nouvelle expérience dont un protocole détaillée est construit avec les Gauquelins. Le protocole stipulait surtout que les champions choisis pour l'expérience devait avoir une renommée significative. En 1990, le CFEPP publie un premier rapport préliminaire sur 1066 champions français qui trouve un mauvais accueil de Michel Gauquelin. Ce dernier critique des violations du protocole de 1982 sur l'échantillonnage dont il considère qu'il ne respecte pas les critères de renommé des champions choisis. Durant l'étude, Michel Gauquelin suggère des ajouts et des retraits de champions que le CFEPP réfutent. En 1996 le CFEPP publie son rapport qui conclut à la non existence de l'Effet Mars en relevant les valeurs de 18, 76% de position de Mars en secteur clés chez les sportifs pour une espérance théorique calculée à 18, 2%. La valeur d'espérance de Mars attendue étant supérieure aux précédentes études, cette dernière est contestée. Jan Willem Nienhuys, un mathématicien hollandais, tout en accréditant l'inexistence de l'Effet Mars a recalculé la valeur théorique de Mars en secteur 1 et 4 aux environs de 17.7%, ce qui ne rend pas pour tout autant l'étude du CFEPP significative sur le calcul des secteur 1 et 4 cumulé.

La découverte des biais de Gauquelin [2]

Le Professeur en psychologie allemand Suitbert Ertel avait entrepris depuis 1982 une analyse exhaustive des travaux de Gauquelin, et était entré en contact avec le CFEPP durant son étude. En 1988, Michel Gauquelin lui confie son laboratoire et Suitbert Ertel y découvre des fichiers de sportifs non publiés par Michel Gauquelin. Il s'expliquera sur la non publication de ces sportifs en considérant qu'ils sont de moindre importance que les champions dont il a publié les données. Ertel récupère les données publiées et non publiées et se livre à des calculs et des compilations. Il découvre tandis que Michel Gauquelin a eu tendance à publier des données de sportifs de moindre importance, lorsque ces derniers avait une position de Mars favorable à sa thèse sur l'Effet Mars. Le biais de Michel Gauquelin est mis au grand jour dans une suite d'articles publiés par Ertel.

La persistance de l'Effet Mars avec le degré de notoriété

Pour mettre en évidence le biais de Gauquelin le professeur Suitbert Ertel avait dû classifier les champions suivant un degré de notoriété qui permettait de déterminer si oui ou non, Michel Gauquelin, avait rajouté des champions de faible notoriété dans ses échantillons publiés. Il entreprit par conséquent une classification en relevant le nombre de citations de champions qu'il trouvait dans des ouvrages et forma une échelle de 5 degrés de notoriété. Ertel met alors en évidence que l'Effet Mars croît avec la notoriété pour atteindre un degré de signification à partir du 3e degré de son échelle.

La méta analyse de Pierre Perradin

Dans une méta analyse des différentes études menées par le CFEPP, Michel Gauquelin, Ertel et lui-même, Pierre Perradin conclut qu'on ne peut pas exclure l'existence de l'Effet Mars, tout en excluant l'hypothèse de le valider scientifiquement et catégoriquement. Il relève des tendances non significatives allant dans le sens de l'Effet Mars sur les secteurs 1 et 4 confondus (pourcentages de distribution assez toujours supérieurs à l'espérance théorique, mais inférieur au seuil de significativité), des distributions significatives en secteur 1, et une reproduction de l'effet de notoriété développé par Ertel. Mais il n'atteint pas une reproductibilité systématique des résultats et constate que quand on découpe les échantillons par segments de dates, l'Effet Mars à tendance à diminuer tout au long du XXe siècle, et ce de manière étrangement symétrique à la naissance des naissances génèrées par la chirurgie ou les méthodes de déclenchement modernes.

Un essai de conclusion

Dans la vive polémique qu'a suscité l'Effet Mars, la découverte des biais de Gauquelin et les conclusions du CFEPP sont fréquemment présentées comme le point final de cette longue recherche. Mais à ce jour l'Effet Mars est persistant, au travers des travaux et des publications d'Ertel, d'Arno Mueller, de Pierre Perradin ou de Nick Kollersrom qui, retournant l'histoire et les données dans l'ensemble des sens, continuent de trouver des effets significatifs après corrections des biais de Michel Gauquelin ou du CFEPP.

Jan Willem Nienhuys et les cercles sceptiques et zététiques, de leur côté, réfute l'Effet Mars en argumentant que la classification des sportifs selon leur notoriété est par trop subjective pour faire l'objet d'une conclusion scientifique déterminante, ce en quoi, on ne saurait leur donner complètement tort. Ceci illustre la difficulté réelle de mettre en place des protocoles rigoureux pour tester certaines assertions de diverses disciplines reconnues comme pseudo-scientifiques.

Note

  1. Le Comité Para, pour s'assurer qu'il n'y avait pas de biais démographique et que la distribution théorique de Mars dans le ciel proposé par Michel Gauquelin formait bien une base statistique fiable, a mélangé 9 fois les heures de naissances des sportifs choisis pour obtenir 9 nouveaux échantillons témoins démographiquement équivalents, mais différents. Les résultats restent énormément les mêmes que ceux de Gauquelin. La distribution théorique de Mars dans le ciel que Gauquelin utilisait sans avoir recours à la méthode du Comité Belge Para, est à peu de chose près équivalente à celle des 9 échantillons témoins. L'écart statistique subsiste.
  2. Sources de biais. Il est assez facile d'introduire à dessein des biais dans ce type d'analyse. Il suffit pour cela de sélectionner une population dont la répartition de Mars dans différents secteurs n'est pas uniforme. Le résultat peut alors valider ou invalider l'«effet Mars» sans traduire autre chose que le choix d'un échantillon biaisé. Le choix de sportifs «de renom» est lui-même subjectif et source potentielle de biais : il est par exemple envisageable d'écarter tel ou tel sportif dont le secteur de Mars ne correspond pas à celui désiré, au motif que ce dernier n'a pas un renom suffisant. C'est pourquoi la méthode objective de Ertel consistant à ne prendre que des sportifs cités un nombre de fois définis dans une liste de publications définies a été indispensable pour éviter les biais d'échantillonnage sur ce critère. Il existe d'autres possibilités de biais dû à des erreurs de date et heure de naissance, mais la persistance et la reproduction de l'Effet Mars semble nettement montrer qu'on ne peut les retenir pour invalider la démarche. S'ils étaient essentiels, les distributions seraient hasardeuses.

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